Une grande première pour la cité phocéenne, un centre d'accueil LGBTQIA + de 380 m2 sera inauguré au début de l'été 2023. Des associations, par le biais de permanences, accueilleront des personnes issues des minorités.
Le premier centre d'accueil LGBTQIA + (lesbienne, gay, bisexuel, transexuel, queer, intersexe et asexuel) va ouvrir ses portes à Marseille. L'inauguration est prévue entre juin et juillet 2023.
Trois locaux d'une superficie totale de 380 m2 ont été sélectionnés pour accueillir une trentaine d'associations qui luttent pour les droits des personnes LGBTQIA +. Ils seront situés au 17, 19 et 21, rue du Chevalier Roze, dans le 2e arrondissement de Marseille.
"Ce lieu doit être inclusif, bienveillant et doit être représentatif de toutes les personnes. Peu importe qui elles sont, ces personnes doivent se trouver soutenues dans cet endroit. On doit arriver à faire du vivre-ensemble", explique Noémie Pillas, coordinatrice du futur centre.
Des permanences régulières
Un des locaux sera dédié à l'accueil du public avec l'ouverture d'un bar. Une bibliothèque sera à la disposition de chacun et chacune. Les visiteurs pourront consulter les archives, mais aussi les œuvres et performances des artistes queers. La culture LGBTQIA + sera à l'honneur.
Une autre structure se consacrera à l'aspect social avec l'existence de permanences pour "les plus fragilisés". "Si une personne fait face à une expulsion de foyer immédiate, les permanences pourront proposer des solutions d'hébergement d'urgence, rapporte Théo Challande, chargé à la Ville de la lutte contre les discriminations. L'association Flag ! peut aussi accompagner ces personnes pour un dépôt de plainte."
Un lieu de coopération
Une salle d'accueil sera réservée aux associations de lutte contre les discriminations et leurs activités. Un des objectifs est de faire de ces structures, un "lieu de coopération, de fédération et de rencontres", précise Noémie Pillas.
Ce projet de création est porté par Fierté Marseille organisation, en charge de la Pride Marseille depuis 2019. Une trentaine d'associations de la région vont travailler au sein de ces structures. "Il y aura des permanences, selon les besoins des associations. Elles ne seront pas là de manière quotidienne, on verra comment agencer le planning", détaille Noémie Pillas.
Marseille en retard
Paris, Rennes, Orléans ou même encore Le Mans, une vingtaine de centres ont ouvert à travers l'hexagone. La cité phocéenne "aurait dû avoir depuis des années un tel centre, tout comme les autres villes en France", selon Théo Challande.
Le bâtiment a été trouvé via une agence à Marseille. Le budget annuel est de 150 000 €. La Ville finance à hauteur de 44 000 € cette année. Le Département, la Région Sud et le Dilcrah (Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT) soutiennent également ce projet.
Avant l'inauguration de celui-ci, il faut poursuivre les travaux et aménager les structures. Le nom de cet espace reste encore à déterminer. Pour Noémie Pillas, ce nom devra ressembler à Marseille et sa dynamique, mais devra aussi parler à tout le monde.