Alors que les structures hospitalières observent des difficultés de recrutement, ce lundi 21 mars marque le début d'une campagne lancée par le gouvernement. Objectif : redorer le blason des métiers de la santé, très impactés par la crise sanitaire.
Les métiers de la santé ne font plus rêver. C'est le constat fait par le Conseil scientifique pour qui 20 % des lits sont fermés en France faute de personnel. Tous les secteurs sont touchés par ces difficultés de recrutement, médecins, infirmiers comme aides-soignants.
Les hôpitaux de Marseille ne font pas exception. Pas moins de 150 offres de personnels soignants et 50 offres de médecins sont actuellement ouvertes au sein de l'AP-HM.
"On cherche activement surtout des infirmiers, des puéricultrices des manips radio mais aussi du personnel médical notamment aux urgences", explique Caroline Péragut, directrice de communication.
"À cause de cette pénurie de professionnels, qui est nationale, on est obligé de fermer des lits par manque d'effectif."
Pour faire face à ce manque de moyens humains, les hôpitaux de Marseille déploient tous les outils en leur possession. "On essaye de donner une visibilité à nos offres d'emploi, on démultiplie nos efforts en participant à des salons, on essaye d'imaginer des campagnes pour mieux faire connaître l'hôpital."
Une page Facebook a même été créée pour promouvoir ces offres d'emploi et les avantages qui y sont associés.
"On a quand même des atouts, on a des crèches pour garder les jeunes enfants, une belle qualité de vie ici..." Mais pour Caroline Péragut ces métiers souffrent "d'un problème d'attractivité".
Alors pour tenter d'attirer de nouvelles vocations, le gouvernement lance à partir de ce lundi une campagne de recrutement dans les métiers de la santé. Avec notamment ce clip vidéo diffusé sur les réseaux sociaux :
Des personnels dubitatifs
Mais le lancement de cette campagne peine à convaincre les professionnels. "C'est trop tard, beaucoup trop tard !" Nathalie Malhole, secrétaire générale du syndical CGT à la Timone fait grise mine.
"Je ne pense pas que le recrutement va se faire comme ça dans les hôpitaux. Ici, à l'AP-HM, ils ne trouveront pas beaucoup de monde pour venir." La raison, selon elle, des conditions de travail "exécrables".
"On essaye de faire travailler les agents dans des conditions déplorables et le covid n'a rien arrangé. Les deux premières vagues, ils ont vraiment tiré sur la corde. On allait en réa avec des sac-poubelle sur le dos par manque de surblouses. On n'avait pas de masques, ni de gants. Beaucoup ont été malades. Alors, à la troisième et quatrième vague, il y en a plein qui sont partis."
Sur le net, beaucoup réagissent de la même façon :
Pour Nathalie Malhole le problème est pris à l'envers. "Il faudrait déjà arrêter l'hémorragie. Cela veut dire prendre en compte les salariés et leur donner le matériel dont ils ont besoin. Il ne se passe pas un jour sans que quelqu'un ne demande comment faire une demande de rupture conventionnelle ou comment quitter l'AP-HM. Aujourd'hui, c'est ça notre quotidien."
Elle craint un effet d'annonce. "Je ne suis pas sûr qu'ils veulent y mettre les moyens. C'est juste de la com, un mois avant les élections…"
Allouer plus de moyens au système de santé dans tous les territoires et la 2e des 12 priorités listées par les Français lors de l'opération Ma France 2022.
Cette consultation en ligne réalisée par France 3 Régions en partenariat avec France Bleu et la plateforme Make.org, a réuni un million de participations et rassemblé 34.000 propositions citoyennes.