Près de Marseille, la commune de Saint-Chamas dépose plainte plus d'un mois après l'incendie d'un centre de stockage de déchets

L'incendie du site Concept recyclage 13 qui s'est déclaré le 26 décembre dernier à Saint-Chamas, couve toujours. Depuis plus d'un mois, les riverains respirent des fumées toxiques. Le maire de la commune a déposé plainte ce jeudi devant le Tribunal judiciaire de Marseille.

Le 26 décembre dernier, le site Concept Recyclage 13 prenait feu. Plus d'un mois après le sinistre, l'incendie n'est toujours pas totalement éteint malgré  l'intervention régulière des pompiers des Bouches-du-Rhône.

Il couve toujours sous les milliers de mètre cube entassés sur le site le feu, laissant échapper des fumées toxiques qui provoquent de fortes nuisances olfactives et des risques sanitaires pour les riverains.  

Début janvier, la pollution de l'air générée par l'incendie était alors comparée à celle de Pékin, selon Atmosud. Un niveau de particules fines PM10 dans l'air autour du site de l'entreprise de recyclage dépassant 140 µg/m3 (quand le seuil d'alerte est à 80). Mardi 25 janvier, la moyenne horaire était encore de 180.

"Sur le mois qui vient de s’écouler, on a dépassé plus de dix fois ce seuil d’alerte en moyenne journalière", commente Damien Biga, directeur des relations extérieures et innovations chez Atmosud.

"Ce sont des niveaux très importants. Des taux qu’on ne mesure pas ailleurs dans la région, même sur les stations les plus exposées, à proximité de sites industriels ou de grands axes routiers", détaille le spécialiste.

Atmosud a mis en place une plateforme de signalements pour les populations exposées à ces fumées toxiques. "On voit qu'il y a beaucoup de signalements de toux, même des crises d'asthme".

Plainte au pénal pour « mise en danger de la vie d’autrui »

Ce jeudi 3 février, la commune de St Chamas porte plainte au pénal contre X pour mise en danger de la vie d'autrui et atteinte à l'environnement.

La plainte est déposée conjointement par les communes de Martigues, Fos s/ mer, Miramas ainsi qu'un collectif d'associations et près de 300 habitants de Saint-Chamas.

Le dossier complet est remis ce jeudi après-midi à la procureure de la République de Marseille .

A cette plainte commune, s'est joint notamment l'Étang nouveau, association de réhabilitation de l'étang de Berre.

"Il y a une pollution extrême. Les déchets sont encore en train de se consumer. Ces fumées impactent encore lourdement l'environnement. Les particules fines vont retomber sur le l'étang de Berre et toute la biodiversité. Nous avons des espaces naturelles remarquables qui vont être lourdement impactés, comme le site de la Poudrerie ou le Parc des Creusets", explique Jean-Luc Platon, vice-président de l'association l'Etang nouveau.

"Ce site n'avait le droit de stocker que 1000m3 de déchets alors que l'entrepôt en contenait plus de 30 000m3, et pour couronner le tout, cet industriel n'avait pas d'assurance. Donc c'est nous, les contribuables, qui allons devoir payer la facture à la sortie", martèle le vice-président de l'Etang nouveau.

"Nous pensons que l'Etat ne met pas tous les moyens nécessaires pour améliorer la situation. Nous prévoyons ce samedi 5 février une mobilisation citoyenne et pacifique avec des élus sur le marché de Saint-Chamas", déclare Jean-Luc Platon.

Le 22 janvier dernier, l'État a mis en demeure l'exploitant d'évacuer ses déchets.

"Il va falloir que l’État, la commune, la Métropole, on se mette en action pour évacuer en lieu et place de l’exploitant. C’est une course contre la montre qui est ouverte", explique Didier Khelfa, le maire de Saint-Chamas.

Il faudra patienter douze jours supplémentaires pour que la Métropole entre enfin en action. Ce matin, des agents ont bâché les parties éteintes du sinistre, destinées à être évacuées.

Mais avant l'extraction de ces déchets, les pompiers des Bouches-du-Rhône devront procéder à une opération de noyage deux jours durant.

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