Qui sont les "Robins des Bois de l'énergie" jugés au tribunal correctionnel de Marseille ?

Pour lutter contre la réforme des retraites, des opérations de gratuité avaient mené en 2023 par des agents d'Enedis. L'entreprise avait porté plainte contre ces syndicalistes. Le tribunal correctionnel de Marseille décidera de leur sort ce mercredi 21 février.

Ce mercredi 21 février, trois syndicalistes de la CGT Énergie vont être jugés au tribunal correctionnel de Marseille. Lors des mobilisations contre la réforme des retraites, ils avaient mené des opérations de gratuité auprès de foyers en difficulté. Rapidement, ils ont été surnommés les "Robins de Bois de l'énergie".

Comment agissaient les "Robins des bois de l'énergie" ?

Dans le cadre de la réforme des retraites et dans un contexte de hausse du prix de l'électricité, des agents d'Enedis, pour s'y opposer, ont mené plusieurs actions début 2023. Ils ont, par exemple, empêché des coupures d'électricité aux personnes en difficulté.

"Les cartes à puces reliées aux Linky ont été enlevées pour empêcher les coupures à distance", explique Renaud Henry, porte-parole CGT Énergie, qui sera jugé ce 21 février midi au tribunal correctionnel de Marseille. Ces compteurs étant la propriété d'Enedis, l'entreprise a porté plainte.

De quoi sont-ils accusés ?

Le 16 mars 2023, six syndicalistes ont été placés en garde à vue à Marseille, auditionnés pour des faits de dégradations et de vols. "On a été interpellés au domicile comme si on était des trafiquants de cocaïne", poursuit Renaud Henry.

Ce mercredi 21 février, trois d'entre eux seront jugés par le tribunal correctionnel de Marseille. Renaud Henry est accusé de complicité pour vol et dégradation, les deux autres pour vol et dégradation.

"On trouve que c'est démesuré. On a juste voulu lutter contre la réforme des retraites", affirme le porte-parole de la CGT. Pour l'instant, les interpellés ne savent pas ce qu'ils risquent. "Ça dépendra de la partie adverse", souligne Renaud Henry.

Pour soutenir ces "robins des bois de l'énergie" mis en cause, la FNME-CGT, syndicat mines-énergie, a appelé sur X (anciennement Twitter) à se mobiliser à 13 h devant le tribunal de Marseille ce mercredi 21 février. "Nous restons unis dans notre combat pour la justice sociale et les droits des travailleurs", peut-on lire sur un des tweets.

Quel était l'ampleur du mouvement ?

Dans les Alpes-Maritimes, toutes les centrales électriques avaient été mises à l'arrêt, le 26 janvier 2023. La préfecture et l'aéroport de Cannes-Mandelieu avaient été aussi privés de courant pendant une heure, en mars de cette même année.

D'autres actions avaient aussi été menées partout en France par des syndicalistes dans le secteur de l'énergie. À Bordeaux, deux syndicalistes de la CGT Énergie avaient coupé l'électricité de plusieurs milliers de personnes, dont un hôpital. Ils risquaient 18 mois de prison avec prison et 5 000 € d'amende. Les accusés, relaxés après un premier procès, seront jugés suite à l'appel des parties civiles. 

Selon Renaud Henry, ils sont environ "400 syndicalistes" dans son cas à devoir rendre des comptes devant la justice, en marge des manifestations contre la réforme des retraites début 2023.

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