Quille ensablée, remorqueurs pas assez puissants : pourquoi ce bateau est échoué depuis 52 jours dans la calanque de Sormiou

Depuis le 8 octobre, un voilier, le "Betty Belle", est échoué sur la baie de Sormiou dans les calanques de Marseille. Son propriétaire n'a pas fait le nécessaire pour prendre en charge l'enlèvement du navire. Malgré la tentative, impossible de l'enlever.

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Ce jeudi 28 novembre au matin, la vue aurait dû être dégagée à Sormiou, et le "Betty Belle" devrait être dans le port de la Pointe rouge à Marseille. Mais tout ne s'est pas passé comme cela avait été prévu la veille . Ce bateau, battant pavillon suédois, s'est échoué le 8 octobre dernier, alors que son propriétaire de passage dans les eaux méditerranéennes a eu des ennuis de santé.

Comment ce bateau est arrivé là ? 

C'est un bateau suédois qui s'est échoué le 8 octobre dernier à Sormiou, après la prise en charge de son capitaine pour des soucis de santé. Dans la nuit du 5 au 6 octobre, le navigateur qui était dans l'anse de Sormiou a été pris en charge médicalement et son bateau a été laissé sur place. Mal arrimé, avec le vent, deux jours plus tard, il est allé s'échouer sur les rochers de la Calanque. En attendant d'être enlevé, le bateau est toujours sur place. Le relevage est sous la responsabilité du propriétaire. 

"Il y a plusieurs dangers, le premier, c'est effectivement qu'un navire, quel que soit son type, contient des hydrocarbures à bord, que ce soit de l'huile, de l'essence, du gasoil. Donc si le navire venait à se rompre, ça serait du coup une pollution par hydrocarbures", met en garde Mathieu Crépin de la DDTM 13.

Pourquoi est-il toujours là, 52 jours plus tard ? 

"Un contact a été établi avec le propriétaire. Il nous a dit qu'il allait engager des mesures. Malheureusement, le contact a été rompu. Et c'est pour cela que nous agissons d'office", indique Mathieu Crépin.

Le relevage de l'épave était prévu ce mercredi 27 novembre.

"Nous avons débuté les opérations au petit jour ce matin en arrivant au plus tôt profiter des eaux calmes de la calanque, ça nous a permis de mettre en place les premiers points de fixation sur le voilier de faire une première reconnaissance antipollution de la zone que ce soit au niveau du voilier au niveau de la plage, ça nous a permis de récupérer les éléments qui pouvaient être amenés à être sorti du voilier et surtout s'assurer qu'il n'y ait pas de pollution", précise le Maître Vincent.

Six plongeurs de la Marine nationale spécialisés en déminage sont intervenus. 

"L'État va se retourner contre le propriétaire pour lui demander de régler les sommes qui ont été avancées. En parallèle de ça, si le propriétaire ne se manifeste pas, nous allons le mettre en demeure une nouvelle fois sous peine de déchéance de propriété. Et donc nous allons lui enlever la propriété de ce navire, ce qui va nous permettre soit de le vendre, soit de le déconstruire dans un chantier agréé", explique Mathieu Crépin. 

Quelles techniques ont été utilisées ?

L’épave devait être extraite de la zone sablo-rocheuse dans laquelle elle s'est échouée et devait ensuite être remorquée vers le port de la Pointe Rouge à Marseille. "Cette opération étant impossible par un moyen de grutage adapté depuis la terre, l’intervention était organisée par la mer", précisait la préfecture.

Les opérations de relevage ont été séquencées pour une meilleure efficacité. Tout d'abord, "il a fallu sangler le voilier pour qu’au moment de la traction, il ne se désintègre pas", détaille Mathieu Crépin, chef du Pôle Maritime de la DDTM 13.

Ensuite, un bateau devait remorquer l'épave, mais " on s'est rendu compte que la puissance du bateau n'était pas assez élevée, nous avons fait appel à la Bonne mère, le bateau des marins-pompiers, mais il n'a pas réussi non plus à le tracter".  En effet, les tentatives de tractage se sont soldées par " un mouvement de deux mètres du bateau", nous confie Mathieu Crépin avant d'ajouter" la quille s'est ensablée sur plus d'un mètre 50, et il ne bouge plus". 

Une nouvelle stratégie doit être mise en place

Après ces tentatives sans succès, il a fallu repenser la stratégie, "pour répondre à cette situation, les plongeurs démineurs ont gonflé des ballons pour alléger le bateau et afin de surélever la quille pour qu'elle ne s'enfonce pas de nouveau dans le sable lors de la traction", explique la préfecture maritime. Cela n’a pas fonctionné. "Au regard de ces difficultés, il a été décidé d’arrêter les manœuvres, pour avoir un remorqueur plus puissant". La contrainte était de partir de la calanque avant 14h pour ne pas naviguer de nuit, en effet en raison de la faible vitesse du remorquage, et pour rejoindre le port de la Pointe Rouge à une dizaine de milles nautiques.

Une réunion a eu lieu ce jeudi 28 novembre pour définir une nouvelle stratégie. 

Des échouages, il y en a régulièrement sur le littoral méditerranéen. Au 1er novembre 2024, il y en a eu 34 dans le Var, 20 dans les Bouches-du-Rhône et 17 dans les Alpes-Maritimes. Dans la plupart des cas, les propriétaires via leurs assurances prennent en charge le relevage. 

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