A Marseille, depuis 2017, l'association Clean My Calanques organise des randonnées pour ramasser les déchets dans les Calanques. Son fondateur, étudiant et écolo engagé, mène des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et s'apprête à sortir une application.
Face aux déchets omniprésents dans les Calanques de Marseille, Éric, un étudiant marseillais, a décidé de prendre le problème à bras-le-corps.
En 2017 il crée l'association Clean My Calanques et organise, une fois par mois, des randonnées-nettoyage du printemps à l'automne.
Le reste de l'année, c'est en sensibilisant les plus jeunes que l'association mène son combat.
Le but de Clean My Calanques ? Rendre leur beauté aux Calanques et de faire réfléchir les marseillais sur leur manière de consommer.
Un mouvement qui prend de l'ampleur
C'est par un clic parodique que l'association s'est fait connaître. Le relai massif sur les réseaux sociaux a permis à l'initiative de prendre de l'ampleur.À ses débuts, Éric n'est accompagné que de quelques amis, mais très vite ils sont rejoints par des dizaines de personnes.Bientôt c'est une soixantaine de convaincus qui se retrouvent régulièrement pour se balader dans les Calanques, munis de sacs pour ramasser les déchets.
Une application pour signaler les zones sales
Fin 2019, Eric est contacté par une école, la Wild Code School Marseille, très intéressée par son projet. Cinq élèves se portent alors volontaires pour créer une application web.En deux mois, l'appli est créée. Mais le projet ne s'arrête pas là. Une boîte propose à Eric de développer, à partir de cette version bêta de l'appli, une version encore plus performante et complète, téléchargeable cette fois-ci sur mobile.
Disponible d'ici "un ou deux mois", l'application totalement gratuite permettra aux utilisateurs d'indiquer en temps réel sur une carte les zones à nettoyer, de prendre une photo, et d'organiser un événement pour le ramassage.
Cette appli permet à chacun de devenir acteur.
"Au lieu de dire 'Super, il y en a qui sauvent le monde', ils peuvent dire : moi je peux faire partie de ça", déclare Eric, ravi.
"C’est bien qu’on soit une dizaine à vouloir changer le monde mais si on peut donner la possibilité à tous les Marseillais déjà, d’être acteur sois-même, c’est ça que je veux".
Des interventions scolaires pour sensibiliser les plus jeunes
Convaincu de l'importance de la sensibilisation à l'environnement, Éric Akopian se déplace dans les écoles et les centres sociaux pour présenter l'action de son association.Mais c'est surtout pour parler des changements de comportement et de la surconsommation que cet étudiant donne de son temps.
"Si tout le monde jetait ses déchets dans la poubelle, ce serait super ! Mais les déchetteries déborderaient quand même. Ne plus jeter par-terre ce n'est que le premier geste."
"Il y a plus à faire, comme acheter de manière plus responsable et consommer mieux", ajoute-t-il.Une difficulté à laquelle se heurte régulièrement l'association Clean My Calanques : le ramassage des poubelles après les randonnées.
Pour obtenir le ramassage de déchets en grande quantité par les services de la mairie, il faut déposer une demande au moins 8 semaines à l'avance.
"Heureusement j'ai toujours eu un ange gardien qui m'a arrangé ! Un jour après une randonnée, je n'avais pas de poubelles… et je suis tombé sur deux livreurs amazon qui avaient fini leur tournée. Ils ont chargé nos sacs dans leur camions pour nous aider à les amener jusqu'à des poubelles."
Une vie engagée
Cet étudiant hyperactif, ancien militaire, applique des principes stricts dans sa vie personnelle.Récupérer l'eau de la douche pour la chasse d'eau, ne plus consommer de viande ou dire non au plastique, des habitudes désormais acquises pour Éric.
"Il n'y a pas de petits gestes" Martèle-t-il. "Il y a plein de méthodes, même pour les feignants !"
S'il est très exigeant avec lui-même, il veut surtout encourager tout un chacun à commencer par des gestes simples.
20 tonnes de déchets en deux ans
Depuis sa création en 2017, Clean My Calanques affiche à son compteur plus de 20 tonnes de déchets ramassés dans les Calanques.Un chiffre à la fois encourageant et alarmant.
L'association et son fondateur débordent de projets. Un ramassage est organisé le 23 février prochain, une dizaine d'intervention en écoles et collèges sont programmées dans les deux mois à venir.