Les syndicats préparent une grande mobilisation nationale contre la réforme des retraite. La CGT de la branche pétrole appelle à des journées de grève, les 19 et 26 janvier et 6 février. Ce mouvement pourrait à nouveau provoquer des difficultés d'approvisionnement en carburants.
Les automobilistes ont tous en mémoire les kilomètres parcourus à l'automne dernier pour trouver une station ouverte ou approvisionnée. Le spectre d'une nouvelle pénurie de carburants ressurgit en ce début d'année après l'annonce mardi de la réforme des retraites par Elisabeth Borne.
Inquiet de se retrouver à nouveau à sec, cet automobiliste est venu en hâte faire le plein. "J'essaie de prendre les devants pour ne pas être en panne pendant la rupture", confie-t-il à nos journalistes Maroine Jit et Valérie Bour, à la pompe d'une station-service à Marseille.
La peur des ruptures de stocks
"J'ai appris ce matin qu'il allait y avoir une grève, donc avant d'être embêté, je préfère faire mon plein", renchérit un automobiliste tout aussi prudent.
Pour ce chauffeur de VTC, impossible de travailler sans carburant. Il appréhende le retour des ruptures de stocks à la pompe : "D'habitude, je fais le plein tous les 3 ou 4 jours, et maintenant je regarde, à chaque fois qu'il y a de l'essence je dois mettre le plein pour ne pas tomber en panne."
Opposée au projet, la CGT de la branche pétrole appelle à une première journée d'arrêt de travail de 24 heures, le 19 janvier à la raffinerie de Fos-sur-Mer. Cette journée de grève devrait entraîner une baisse d'activité dans les dépôts pétroliers et l'arrêt des expéditions de carburants.
"Cette réforme est mortifère, elle est profondément injuste, et elle est purement idéologique, elle est sur aucun ressort économique", explique Fabien Cros élu CGT de la plateforme Total Energies de la Mède.
Tous les rapports qu'on peut voir disent que le système de retraite tel qu'il est est parfaitement viable avec des excédents budgétaires mais en plus il est viable sur de nombreuses années.
Fabien Cros, CGT Total Energies de La Mède
En septembre dernier, la mobilisation de la CGT dans les raffineries et dépôts pétroliers pour une augmentation des salaires avait provoqué d'importantes difficultés d'approvisionnements dans les stations services.
Les 8 principaux syndicats à l'unisson
Ce jeudi, Elisabeth Borne a appelé jeudi les syndicats à "ne pas pénaliser les Français", alors que plusieurs fédérations se projettent déjà au-delà de la journée interprofessionnelle du 19 janvier et semblent vouloir inscrire le mouvement dans la durée.
La nouvelle mobilisation devrait monter en puissance au fil des prochaines semaines. Le syndicat CGT de la branche pétrole appelle à 24 heures de grève le 19, 48 heures le 26 et 72 heures le 6 février, avec "si nécessaire, l'arrêt des installations de raffinage", selon un communiqué diffusé par Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour Total Energies.
Le premier test pour l'exécutif sera donc cette première journée de mobilisation lancée par les huit principaux syndicats du pays (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU). Cet appel commun dans une unité d'action inédite depuis douze ans touchera aussi bien le secteur privé que le public.
Avec AFP.