Règlement de comptes du KFC : 30 ans requis contre une figure présumée du narcobanditisme marseillais

Kamel Meziani est jugé à Aix-en-Provence pour avoir commandité un règlement de comptes dans lequel deux jeunes avait été tués en 2016 à Marseille.

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Kamel Meziani, 38 ans, a déjà été jugé pour ces faits à 30 ans de réclusion criminelle mais c'était en janvier 2021, en son absence. Ce lundi 9 février, devant la même cour d'assises des Bouches-du-Rhône, l'avocat général Christophe Raffin a requis la même peine, mais il a toutefois envisagé "une voie médiane" : une condamnation à vingt années de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs en récidive, devant le manque de "solidité des éléments à charge".

Arrêté en septembre 2021 dans le cadre d'un autre règlement de comptes pour lequel il est aussi mis en examen, Kamel Meziani a fait opposition à ce verdict rendu par défaut.

Il nie les faits qui lui sont reprochés. "Je suis innocent et on ne veut pas l'accepter mais je mets au défi quiconque de prouver le contraire", n'a cessé de répéter l'accusé depuis lundi, dénonçant des "théories foireuses". 

Les faits remontent au 21 octobre 2016. Sur le parking du restaurant KFC de Marseille, deux hommes à scooter, armés d'un révolver et d'une Kalachnikov, abattent deux des trois occupants d'une Clio : le conducteur, un jeune homme handicapé âgé de 22 ans, et le passager arrière, un de ses amis âgé de 20 ans. Le passager avant réussi miraculeusement à prendre la fuite.

Les deux assaillants ont été jugés en janvier 2021. Un seul accusé était présent dans le box, Sofiane Tatoui, Boualem Mekboul étant en fuite. Ils ont écopé respectivement de 28 ans et 30 ans de réclusion.

Présenté comme une figure du narcobanditisme marseillais, Meziani, 38 ans, était lui aussi absent à ce procès. Il se défend d'être la tête du réseau de trafiquants de la cité des Oliviers A. Selon l'accusation, il aurait donné son autorisation à cette exécution et fourni armes, véhicule, balise et tablette de suivi pour tracer le véhicule des victimes.

Témoignage anonyme et craintes des représailles

Deux témoins cités par la défense ont assuré qu'au moment des faits, Kamel Meziani était avec eux depuis une semaine à Barcelone. Pour des vacances, selon lui. Pour fuir, selon l'accusation, après avoir échappé au vaste coup de filet qui démantelait le réseau des Oliviers A le 10 octobre 2016.

L'accusé a toutefois été indirectement mis en cause devant la cour d'assises par un témoin sous X, qui a assuré qu'on lui avait "raconté" que "Souris" avait donné son "autorisation" pour ces assassinats, mais Kamel Meziani a réfuté être l'homme derrière ce surnom.

La loi empêchant une condamnation reposant uniquement sur la base d'un témoignage anonyme, l'accusation l'a conforté avec le récit du rescapé de la fusillade, qui avait affirmé que le même "Souris" avait "donné l'ordre de faire quelque chose". Mais comme lors du premier procès, ce témoin a refusé de témoigner, évoquant la crainte de représailles. La défense de Kamel Meziani a commencé à plaider son acquittement jeudi soir.

Le verdict est attendu ce vendredi.

Avec AFP

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