Un homme interpellé, réactions des familles et de Benoît Payan : voici ce que l'on sait après la dégradation de cette stèle érigée en hommage aux victimes d'attentats, sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille.
Lundi 11 novembre, un homme a retiré la plaque principale de son support, rayé le drapeau français et brûlé le plastique du haut du socle de la stèle qui rendait hommage à Mauranne et Laura, victimes d'une attaque terroriste en 2017, devant la gare Saint-Charles de Marseille. Cette stèle qui indiquait : "à la mémoire des victimes des attentats terroristes", avait été érigée en 2021. Plusieurs personnalités politiques réagissent, l'une des familles s'exprime et un homme a été arrêté. France 3 Provence-Alpes fait le point sur ce que l'on sait.
Un homme placé en garde à vue
Lundi 11 novembre, peu avant 19 heures, un homme de 43 ans a été interpellé d'après une source de la police judiciaire à Franceinfo. Ce suspect est en situation irrégulière et il est connu de la justice. Il a été placé en garde à vue, confirme la préfecture de police des Bouches-du-Rhône sur son compte X.
🔴 24h après les faits, la police a interpellé un suspect.
— Préfet de police des Bouches-du-Rhône (@prefpolice13) November 12, 2024
Il devra répondre de ses actes devant la justice. https://t.co/G1R3BQGTKY
"Il devra répondre de ses actes devant la justice", indique le préfet. Une enquête est ouverte pour "dégradation par incendie et vol en réunion" confirme le parquet de Marseille.
Benoît Payan assure la remplacer au plus vite
Sur les réseaux sociaux, différentes personnalités politiques réagissent. La présidente du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, évoque un acte "révoltant, lâche et immonde ! D'autant plus en ce 11 novembre, jour symbolique du devoir de mémoire". Le président du département Paca, Renaud Muselier s'indigne : "les coupables doivent être punis sans la moindre indulgence !"
S’attaquer à notre mémoire est un acte de lâcheté, une honte que je condamne avec la plus grande fermeté.
— Benoît Payan (@BenoitPayan) November 11, 2024
Dès qu’ils ont été alertés, les services de la Ville de @marseille se sont mobilisés, à ma demande, pour remplacer cette plaque mémorielle dans les plus brefs délais. https://t.co/Vrkxbiu4hP
Quant à Benoît Payan, il indique que les services de la ville se sont mobilisés pour remplacer cette plaque mémorielle dans les plus brefs délais.
La maman de l'une des victimes scandalisée
La maman de Laura, l'une des deux victimes, est scandalisée. Pascale Harel a appris les faits par un appel de France Bleu Provence, nous indique-t-elle. A France 3 Provence-Alpes, elle se confie en ces termes : "ça a été un choc ! Comment peut on toucher à un monument de la République et aux familles des victimes de terrorisme ?"
Je suis choquée, scandalisée, c'est irrespectueux. J'y pense tous les jours, mais ça m'a replongé dans cette journée terrible, j'ai revu le scénario... Je n'ai pas dormi depuis hier. J'aimerais savoir pourquoi, quelle était son intention en vandalisant cette stèle ?
Pascale Harel, mère de Laura, victime de l'attaque terroriste de 2017 à la gare Saint-CharlesFrance 3 Provence-Alpes
L'attaque du 1er octobre 2017 avait été revendiquée "opportunément", selon les enquêteurs, par l'Etat islamique, et l'assaillant avait tout de suite été abattu. Deux cousines, Laura Paumier, 22 ans, et Mauranne Harel, 20 ans, avaient été poignardées à mort sur le parvis de la gare Saint-Charles par Ahmed Hanachi, Tunisien de 29 ans.
A ce jour, les familles attendent la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme. Elles avaient porté plainte contre l'Etat parce que l'assaillant avait été libéré la veille d'une garde à vu à cause de l'absence du préfet, rapporte Pascale Harel. Les familles ont perdu en appel et à la Cour de cassation. Elles se sentent abandonnées par l'Etat.