Stéphane Ravier condamné à six mois de prison avec sursis pour prise illégale d'intérêts

Le sénateur des Bouches-du-Rhône comparaissait en avril dernier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir embauché son fils, Thomas Ravier, comme jardinier à la Ville en 2015, alors qu'il était lui-même maire du 7ᵉ secteur. Le délibéré est tombé ce mercredi matin.

Cinq ans d'inéligibilité avaient été requis contre le parlementaire "Reconquête!" Stéphane Ravier pour avoir fait embaucher son fils lorsqu'il était maire de secteur à Marseille dans les 13 et 14e arrondissements. Le tribunal correctionnel de Marseille l'a condamné mercredi 29 mai à six mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité sans exécution provisoire, pour prise illégale d'intérêts. 

À l'audience mi-avril, le procureur avait requis un an de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende contre l'ex-sénateur RN, rallié au parti d'Eric Zemmour en février 2022. 

Un an d'inéligibilité 

Son fils, Thomas Ravier a lui été condamné à 10 000 euros d'amende, dont 5000 euros avec sursis, et à un an d'inéligibilité, là encore sans exécution provisoire. Absent au délibéré mercredi matin, l'élu a fait savoir via son avocat qu'il faisait appel de cette décision.

Stéphane Ravier avait été jugé en compagnie de son fils Thomas, embauché en 2015 au service Espaces verts de la mairie du 7ᵉ secteur de Marseille. Élu maire de ce secteur qui couvre les 13ᵉ et 14ᵉ arrondissements de la ville, lors des municipales 2014, sous l'étiquette Front national, devenu ensuite Rassemblement national, il avait cédé son fauteuil en 2017 à sa nièce, pour cause de cumul des mandats, après son élection au palais du Luxembourg. 

Une embauche et des questions

Thomas Ravier avait été titularisé à son poste en janvier 2020, six mois avant les élections municipales qui ont fait basculer la mairie de Marseille à gauche, après quatre mandatures de Jean-Claude Gaudin (Les Républicains). À l'audience, Stéphane Ravier avait réfuté toutes les accusations, assurant que"les mairies de secteur n'ont pas le pouvoir d'embaucher qui que ce soit": "Je lui [à son fils] fais savoir qu'il y a des recrutements réguliers à la mairie de Marseille, ça s'arrête là, il n'y aura plus d'intervention ma part", a-t-il assuré. "Cela faisait deux, trois ans que j'étais au chômage, [la mairie] c'était la seule porte qui me restait, j'ai tenté ma chance", avait expliqué de son côté Thomas Ravier.

"Emploi à vie"

"Il n'y a absolument rien de normal avec le fait d'obtenir un emploi public parle biais d'une intervention privée", avait répliqué le procureur Mathieu Venaudon.

"Stéphane Ravier a mis en jeu son poids politique auprès du cabinet du maire de Marseille", et "le dossier établit qu'il a utilisé son mandat électif pour mobiliser ses équipes [à la mairie de secteur] dans le but de faire recruter son fils et renouveler son contrat jusqu'à l'emploi pérenne", un "emploi vie dans la fonction publique territoriale", avait insisté le magistrat.

Contre Thomas Ravier, le procureur avait requis huit mois de prison avec sursis,10 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité. L'avocat du sénateur, Me Julien Pinelli, avait lui regretté que Jean-Claude Gaudin, décédé depuis, n'ait pas été interrogé, soulignant que "la seule autorité est celle de la mairie centrale qui a signé les contrats de Thomas Ravier".

Une condamnation pour diffamation en février

Stéphane Ravier a multiplié les comparutions devant la justice ces derniers mois. 

En février, il a été condamné à 3.000 euros d'amende à Marseille pour diffamation à l'encontre de l'ONG de secours en mer SOS Méditerranée, condamnation dont il a fait appel. Il a également été condamné en décembre à Lyon à une amende de 10.000 euros pour injure publique à l'encontre d'un avocat dans un message sur X commentant un verdict de la cour d'assises du Rhône. Le 18 juin, la cour d'appel d'Aix-en-Provence devra elle se prononcer sur un dossier de diffamation à caractère racial dans lequel parquet avait fait appel de la relaxe du sénateur, poursuivi également après un post sur le réseau social X.

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