Témoignages. TÉMOIGNAGES."Ma fille met 30 minutes à pied et voit passer trois bus pleins", la galère pour aller au lycée en plein Marseille

Publié le Mis à jour le Écrit par Sidonie Canetto
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À Marseille, certains collégiens et lycéens du 9ème arrondissement mettent plus de temps pour aller à l'école que s'ils habitaient à la campagne. En cause, une ligne saturée qui relie la station de métro rond-point du Prado à plusieurs établissements. Selon la FCPE plus de 1000 élèves sont concernés et seulement huit bus circulent entre 7h et 8h. Seules 300 à 400 personnes peuvent être acheminées.

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La colère gronde chez les parents d'élèves des lycées Marseilleveyre et Poinso-Chapuis dans le 9e arrondissement qui en ont assez de voir leurs enfants arriver au collège ou au lycée, systématiquement en retard, ou de les voir y aller à pied sur de longues minutes avec "des cartables surchargés et des routes dangereuses à traverser". Ces établissements, situés dans le 8ᵉ arrondissement de Marseille, sont en fin de course du Bus 45 qui part de la station de Métro Rond-Point du Prado et des Marseilleveyre et Poinso-Chapuis dessert plusieurs établissements comme Le lycée hôtelier, mais aussi la marine marchande et les lycées donc de Marseilleveyre et Poinso-Chapuis.

"Le bus ne s'arrête même pas", les enfants les voient passer

La fille de Sandra Chauvin, est scolarisée en 3ᵉ au lycée Marseilleveyre, et prend le bus 45 au niveau de l'arrêt St Anne-Haïfa. Pour aller au collège," le trajet en bus dure une vingtaine de minutes", explique sa mère, "mais les bus, elle les voit passer, ils ne s'arrêtent pas".

Le Bus 45, part de la station de Métro Rond-Point du Prado et dessert 21 arrêts avant son terminus, Marseillveyre. Sur son itinéraire, entre 7h du matin et 8 h, ce ne sont presque que des élèves qui l'empruntent. Des enfants des trois établissements situés sur le parcours. Alors les collégiens et lycéens montent au fur et à mesure, mais personne ne descend avant le lycée Hôtelier, Poinso-Chapuis et Marseilleveyre en bout de course. Et de ce fait, de nombreux élèves voient passer "des bus bondés, sans pouvoir monter dedans", s'agace Ibtissem Areski, mère d'un collégien en 6ᵉ et d'une lycéenne qui subit ces désagréments depuis l'entrée en 6ᵉ de sa fille. "C'est la même chose tous les ans, et personne ne fait rien. Nos enfants doivent marcher dans le froid, la nuit, avec des cartables trop lourds alors qu'on leur paye un abonnement pour le bus qui ne sert à rien". Et selon cette mère de famille, le souci ne se pose pas qu'entre 7h et 8h le matin. 

"La situation est la même le matin pour y aller et le soir pour rentrer, c'est trop de stress, les enfants arrivent en retard malgré eux", détaille Ibtissem Areski, "ma fille quand elle finit à 17h, le premier bus qu'elle arrive à prendre c'est vers 18h".

Même constat pou Sandra Chauvin, " le mercredi midi, c'est l'enfer aussi, tout le monde sort à la même heure, donc impossible de prendre les bus qui sont pleins".

Très concrètement, si les élèves veulent avoir un bus, il faut partir plus d'une heure avant et arriver pour le coup très en avance, ce que les parents refusent.

"On habite, à Bonneveine, à 15 minutes à pied du collège, mon fils voit passer le bus de 7h22, 7h32, puis celui de 7h42 et s'il arrive à monter dans celui de 7H52, il arrive en retard, hors de question qu'il prenne celui d'avant, c'est trop tôt".

"Plus de rotation aux heures de pointe"

"En Lozère, il n’y a pas un élève à plus de 30 minutes de son collège et à Marseille, il faut une heure dans la deuxième ville de France", ironise Laurent Malfettes, représentant FCPE au collège-Lycée Marseilleveyre.

Entre 7h05 et 7h57, il y a huit bus toutes les 10 minutes environ. La FCPE a réalisé une étude, "près de 3000 élèves convergent vers ces établissements le matin et en partent le soir, près de la moitié d'entre eux a besoin du bus", explique Laurent Malfettes, représentent FCPE.

"Nous ne pouvons que constater le manque de fiabilité, pour ne pas dire la défaillance persistante du
service public de transport. Les familles, qui ont montré jusqu’ici une patience à toute épreuve dans
l’attente de la restructuration du réseau, annoncée à compter du 1ᵉʳ janvier 2025, sont à bout", constate Laurent Malfettes, "nous venons d’apprendre que cette restructuration, porteuse de nos derniers espoirs, était reportée sine die et que seules des [améliorations progressives seraient apportées jusqu’en 2030 pour s’adapter au maximum aux besoins des Marseillais]. Ce délai nous apparaît inacceptable". 
Selon le délégué FCPE, "La restructuration prévoyait notamment un dédoublement de la ligne 45, et de nouvelles lignes comme la ligne B17 à haute fréquence, directe de la marine marchande à Saint Charles en passant par l’avenue Clot-Bey et la création de la ligne 127 de la marine marchande au rond-point du Prado, en passant par le collège Roy d’Espagne et le boulevard Michelet".

Les parents d'élèves prennent donc, acte de ce report, mais réclament urgemment "des solutions qui permettraient de s’adapter aux besoins constatés par les élèves de Marseilleveyre, mais aussi ceux du collège Roy d’Espagne, du lycée Poinso-Chapuis et du lycée des Calanques également concernés".

Parmi les solutions réclamées, "il y a le doublement de la capacité du bus 45 du lundi au vendredi, entre 7h et 8h (augmentation de la fréquence permettant d’embarquer tous les élèves dans des conditions fiables et dignes) et la création d’une ligne scolaire spéciale S9 sur le parcours Sormiou – Marine Marchande, en passant par le collège Roy d’Espagne, permettant aux élèves les plus éloignés de réduire leur temps de parcours et leur stress, tout en soulageant les lignes 44 et 45. À l'image de ce qui est proposé aux enfants résidant dans les 7ᵉ et 8ᵉ arrondissements, avec des lignes S7 et S8 directes", précise Laurent Mlafettes.

La RTM contactée n'a pas répondu. 

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