Témoignages. "Sans radicalité, ça va être plus difficile" : trois féministes de Marseille expliquent leurs combats au quotidien

Publié le Écrit par Bérénice Rolland

"Les féministes sont radicales", un débat que l’on peut entendre en repas de famille, à l’école ou dans la rue. Pour ces trois bénévoles féministes marseillais, la radicalité est utile, voire inévitable, pour mener leur combat.

Les féministes lèvent leur poing et haussent leur voix. Et pas seulement pour la journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Pour certaines et certains de ces militantes et militants, il est nécessaire d’être radical.e pour faire entendre leurs voix.

"Sans radicalité, je pense que ça va être plus difficile à mener. Il faut que les actions aient des impacts", affirme une colleuse marseillaise de 22 ans.

Se faire entendre

Une à deux fois par mois, elle colle des affiches sur les murs de la cité phocéenne. Des affiches clandestines qui portent des messages féministes, tels que "On ne tue pas par amour" ou "Femmes victimes de violences, on vous croit".

Elle part toujours en groupe, à trois ou quatre personnes. Comme le petit poucet, on peut retrouver sa trace particulièrement dans le quartier de La Plaine et du cours Julien, dans le 5e arrondissement.

Pour elle, c’est en menant des actions concrètes que les luttes féministes se mènent. 

Les passants s’arrêtent, regardent et parfois s’énervent. Aucun problème pour la colleuse. Elle préfère que cela dérange et qu’ils s’interrogent.

Ne plus subir l’oppression

Zina Mebkhout est thérapeute et coanime un podcast féministe qui s’appelle Yesss. Pour elle, les personnes qui clament "les féministes sont radicales" ne subissent pas d’oppression patriarcale.

"Si on considère que c’est extrême de remettre en cause le genre, c’est parce qu’on est cisgenres (individu dont l'identité de genre est en accord avec son sexe, Ndlr). Et si on considère que c’est extrême de voir du racisme partout, c’est peut-être parce qu’on ne subit pas du racisme au quotidien", affirme-t-elle.

Pour l’animatrice radio, cet extrémisme est plus que légitime. "Peut-être que les personnes qui ont l’air hyper radicales et énervées le sont parce qu’elles sont en train de vivre des choses difficiles."

Pousser à la réflexion

Pour Lee Ferrero, bénévole trans au sein de l’association trans marseillaise, Transat, être radical amène la population à s’interroger sur la place des femmes et hommes "qui subissent le patriarcat." "On force les gens à repenser les choses en profondeur", déclare-t-il.

"On a été exclu.e.s des systèmes de pensées et de croyances pendant très longtemps. Pour autant, on a toujours existé en tant que personnes trans", précise Lee Ferrero. 

Il estime, en revanche, que cette radicalité ne va pas trop loin. Cela correspond plutôt à changement de pensée nécessaire à l’inclusion des trans dans notre société. 

Marche féministe du 8 mars

Les associations féministes marseillaises invitent les manifestants et manifestantes, aujourd’hui,  à se réunir et marcher pour les femmes et minorités de genre. Le rendez-vous est donné à partir de 14 h au Vieux-Port de Marseille. La manifestation débutera, elle, à 17 h 30.

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