13 personnes, dont deux ex-maires de secteur, un directeur d'Ehpad et un officier de police judiciaire, sont jugées ce lundi 23 septembre à Marseille dans une affaire des fausses procurations utilisées lors des élections municipales de 2020. Devant l'absence de certains prévenus, l'avocat de Julien Ravier, ex-maire des 11/12 demande le report de l'audience.
C'est à la caserne du Muy, transformée en salle d'audience, pour les procès à Marseille qui accueillent beaucoup de parties civiles, que doit se tenir le procès des fausses procurations ce lundi 23 septembre, concernant les municipales de 2020 dans la cité phocéenne.
Des absences notoires
Parmi les 13 prévenus, sont présents les deux ex-maires LR de secteur, poursuivis dans ce dossier des fausses procurations, l'ex-député Julien Ravier et Yves Moraine, toujours élu à la ville et vice-président au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône.
L'avocat de Julien Ravier a demandé le report, car l'un des protagonistes centraux qui aurait organisé la fraude est malade, le directeur de campagne de Julien Ravier, Richard Omiros, "hospitalisé en psychiatrie".
“La première question qui se pose, c’est savoir si le dossier peut être évoqué parce qu'un des prévenus principaux est absent. Il nous semble impensable de juger cette procédure sans la présence d’un des principaux prévenus. On n’est pas favorable à une disjonction", explique Maître Philippe Bonfils.
Le tribunal a délibéré et, au vu des pièces médicales, ordonne une expertise médicale pour Richard Omiros afin de connaître son état. L'expertise est attendue pour 14h ce jour.
Parmi les prévenus se trouvent, en plus des élus, un directeur d'Ehpad, des militants politiques et associatifs et un commandant de police, qui avait validé les procurations. Ce dernier, Roland Chervet, est absent à l'ouverture du procès. Il est représenté par son avocat qui a donné un certificat médical faisant valoir qu'il est atteint d'un "trouble dépressif sévère incompatible pour sa présence au tribunal".
Autre absente, Mme Hernandez, directrice générale des services de la mairie de secteur, ça fait trois absents. Ce qui a eu le don d'agacer le président, Pascal Gand qui a déclaré "tout le monde est malade dans cette procédure".
Yannick Ohanessian, adjoint à la sécurité à Marseille, en charge de la police municipal, s'est constitué partie civile.
"Il faut que justice soit rendue et que la justice soir dure"
Marlyse, fille d'une victime de fausse procuration, a tenu à être présente, "j’ai besoin d'être là, pour la mémoire de maman qui a toujours été digne. À 92 ans, c'était la première fois de sa vie qu’elle n’a pas voté, pour nous dans la famille, c'est très important de voter".
Robert Assante, candidat de droite sur une liste opposée, se présente en victime, "en face, il y avait une liste qui organise un ensemble de malversations qui ont amené des procurations frauduleuses", insiste l'ancien maire de secteur de 2008 à 2014.
"Je me dois, et je le dois à ceux qui m’ont fait confiance, vis-à-vis de la démocratie, d'être pour regarder en face ceux qui, à l’époque se disaient mes amis, n'ont pas hésité à faire la fraude pour essayer de m'enlever un certain nombre de voix".
Pour l'ancien maire de secteur, "toute la vérité n'a pas été dite, il faut que les petites mains finissent par parler, et on saura toute la vérité sur cette histoire".
"Il faut que justice soit rendue, et que la justice soir dure", détaille Robert Assante.
On m’a volé l’expression du suffrage universelle
Robert Assante, ancien maire de secteur
Il est partie civile, "en tant qu’élu, en tant que tête de liste et représentant de la démocratie", insiste-t-il.