Assassinat de Socayna : ce qu'il faut retenir de la mise en examen d'un mineur impliqué dans le trafic de drogue

Un adolescent de 16 ans a été mis en examen dans le cadre de la mort d'une jeune fille de 24 ans, touchée par une balle perdue dans la cité Saint-Thys à Marseille.

Le suspect est presque aussi jeune que la victime. Un jeune homme de 16 ans a été mis en examen mi-février dans l'affaire de la mort de Socayna, 24 ans, victime collatérale du narcotrafic qui sévit à Marseille. Nicolas Bessonne, le procureur de la République de Marseille, a tenu vendredi 16 février une conférence de presse pour détailler le profil du suspect et les conditions de son interpellation.

France 3 Provence-Alpes résume ce qu'il faut retenir de son intervention.

Un mineur de 16 ans interpellé

L'adolescent interpellé est âgé de 16 ans. Il avait 15 ans au moment des faits, "une personne particulièrement jeune", a souligné le procureur. 

Le jeune homme est défavorablement connu des services de police. À 14 ans, il a fait l'objet d'une poursuite devant le tribunal pour enfant. Il est également impliqué dans un refus d’obtempérer au volant d’un véhicule très puissant. 

Le suspect est déscolarisé. "Je constate la jeunesse de cette personne, les armes très importantes, ce qui va dans le sens de nos constatations : un rajeunissement très fort des membres du narcotrafic", estime Nicolas Bessone. 

Une probable "riposte" entre deux clans

Le procureur est revenu sur le soir des faits, le 10 septembre 2023 à la cité Saint-Thys de Marseille. À 22h50, deux individus circulant sur un scooter ont pénétré dans le quartier. Le passager a tiré en rafales sur des bâtiments à proximité de la pharmacie, lieu de trafic de stupéfiants. Une balle a pénétré dans un logement et a mortellement blessé Socayna, "paisiblement en train de travailler dans sa chambre"

Les investigations menées ont permis de déterminer que le drame a eu lieu dans un contexte de tensions très fortes entre deux cités : Chateau Saint-Loup et Saint-Thys, dans le 10e arrondissement de Marseille. 

Quelques semaines auparavant, une "opération de force" a vu des gens de Saint-Thys investir Château Saint-Loup. "Nous pouvons légitimement penser qu’il s’agit d’une riposte", a déclaré Nicolas Bessone. 

Une kalachnikov et des munitions retrouvées chez la compagne du suspect

Plusieurs éléments ont été retrouvés chez la compagne du suspect : une kalachnikov, un pistolet 9mm, des munitions de 9mm et neuf téléphones mobiles. Une expertise réalisée en urgence a cependant permis de montrer que l'arme automatique découverte n'est pas celle utilisée sur la scène de crime. 

"Des éléments de téléphonie qui pourraient le situer sur la scène de crime", ont également été mis en évidence, a expliqué le procureur, "avec un cheminement cohérent dans le quartier".

Des auditions et investigations poussent les enquêteurs à affirmer que la personne déférée et son entourage proche sont "impliqués très largement dans le trafic de stupéfiants de château Saint-Loup." Ce qui ne laisse aucun doute sur la nature du crime : un narchomicide. 

Le suspect mis en examen nie les faits

Le jeune homme interpellé est soupçonné d'être le tireur. Il a été interpellé avec quatre autres personnes dans le cadre d'une commission rogatoire. Les trois autres personnes, de jeunes majeurs, ont été remises en liberté. Le mineur suspecté d’être le tireur vient d’être mis en examen par le juge d’instruction pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs, a indiqué le procureur de la République.

"Dès lors que vous avez une volonté d’homicide avec préméditation, c’est un assassinat même si vous atteignez […] une personne qui n’était pas personnellement visée", a-t-il souligné.

À ce stade le jeune homme nie les faits et reste présumé innocent. Nicolas Bessone a indiqué qu'un débat contradictoire doit se tenir vendredi dans la soirée devant le juge des libertés et de la détention. Le parquet a fait des réquisitions de placement en détention provisoire. 

Les investigations se poursuivent pour identifier le profil du commanditaire. 

Une enquête menée par plus de 40 policiers

De lourds moyens ont été déployés dans le cadre de l'enquête sur la mort de Socayna. Vingt policiers ont d'abord été mobilisés puis 10 personnes de la brigade criminelle, appuyées par des enquêtes de terrain menées par la BRI 13.

Lundi 13 février au matin, 40 policiers et une antenne du Raid de Marseille ont conduit les interpellations. Il s'agissait d'une "enquête prioritaire", a qualifié le directeur de la police judiciaire de Marseille Philippe Frizon.

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