La jeune fille de 24 ans a été tuée par une balle perdue qui avait traversé les murs de son appartement de la cité Saint Thys dans le 10e arrondissement de Marseille.
Le sort de cette victime collatérale du narcobanditisme avait ému toute la ville. Un adolescent de 16 ans a été interpellé en début de semaine dans le cadre de l'enquête sur la mort de Socayna, étudiante de 24 ans victime collatérale des trafics de stupéfiants fauchée mi-septembre dans sa chambre d'une cité marseillaise, a indiqué le parquet de Marseille vendredi 16 février.
Un jeune homme en cours de défèrement
Arrêté après cinq mois d'enquête, le jeune homme, en garde à vue, était en cours de défèrement devant un juge d'instruction, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, confirmant une information initiale du quotidien La Provence.
Le 10 septembre 2023, vers 23h30, une jeune femme avait été gravement blessée à la tête alors qu'elle était dans son appartement, atteinte par des tirs de kalachnikov en rafales visant un point de trafic de drogue, au pied de son immeuble de la cité Saint Thys dans le 10e arrondissement de Marseille. Elle est décédée deux jours plus tard.
"La balle a traversé le mur"
Plus de 20 douilles de kalachnikov ont été retrouvées sur place. Selon un jeune voisin qui lui a prodigué un massage cardiaque jusqu'à l'arrivée des secours, Socayna est être une victime collatérale de tirs d'intimidation.
"La balle a traversé le mur, a-t-il assuré quelques jours après le drame à France 3 Provence-Alpes. Ils ont tiré au pif en l'air et ça a touché la victime. Elle était debout dans sa chambre, elle était sur son téléphone. Ça aurait pu être moi, ma mère ou ma sœur. Les règlements de compte y'en a marre".
Un "drame absolu" pour Gérald Darmanin
Gérald Darmanin, présent à Marseille le 12 septembre, avait regretté un "drame absolu", le ministre de l'Intérieur estimant que "les trafiquants de drogue cherchent d'autres endroits pour s'implanter." Notant une "transformation de la géographie du trafic de drogue à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône", il avait déclaré que Marseille s'est "enkystée dans le trafic de drogue".
Alors que l'année 2023 compte 49 victimes du narcotrafic, des habitants ont réclamé début février un monument pour les victimes du trafic de drogue à Marseille. "Nous sommes inconsolables. Rien n'y fait, tout nous semble insuffisant", déclaraient des proches de victimes.