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REPLAY. Affaires de pédophilie dans l'Église, fin de vie... Les "confessions" du cardinal Aveline au cours d'une déambulation nocturne à Marseille

Le Cardinal Jean-Marc Aveline est l'invité du premier numéro de "C'est pas le jour", le magazine de la nuit, à Marseille

Pour son premier numéro, "C'est pas le jour", diffusé ce jeudi à 22 h 50, France 3 Provence-Alpes a eu l'occasion unique de passer une partie de la nuit avec le Cardinal Aveline dans la cité phocéenne.

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À défaut d’être sa ville de naissance, Marseille est sa ville de cœur. Le cardinal Jean-Marc Aveline vit dans la cité phocéenne depuis plus de 50 ans. Récemment nommé à de très hautes responsabilités, il est le seul cardinal français "créé", à la fin août, par le Pape François et à ce titre son Eminence fait partie du tout petit collège dans le monde à élire le Pape. À bord de notre voiture électrique, nous avons roulé avec lui jusqu’au bout de la nuit, dans le cadre de l'émission "C'est pas le jour", diffusée jeudi 9 février sur France 3 Provence-Alpes.

Nous avons "confessé" l’homme d’Église et abordé tous les sujets même les plus sensibles. Notre itinéraire nous a conduits au service de réanimation de l’hôpital Nord, à Notre-Dame de la Garde vide de ses visiteurs, à la discothèque le Trolleybus. Des univers, des histoires de vies, des rencontres fortuites, des gens qui jamais n’auraient dû se croiser et qui se trouvent au-delà de leurs différences, beaucoup de points communs.

  • Sur les affaires de pédophilie qui éclaboussent l'Église

C'est un sujet éminemment brûlant mais le cardinal Jean-Marc Aveline n'esquive pas la question. Car il y a un an, le rapport de la Ciase (commission indépendante sur les abus sexuels au sein de l’église) a mis en lumière que des prêtres ont commis des actes répréhensibles sur 216 000 personnes depuis 1950. Comment mettre un terme à cela ? Il y répond avec franchise et émotion. "Un terme définitif, ce n’est pas possible, répond le cardinal avec franchise et émotion. En revanche, on peut travailler à changer les pratiques, à prévenir pour que ces choses ne se produisent plus. Ça oui, on peut le faire."

Interrogé sur la lenteur de l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), chargée de porter le devoir de justice et de réparation à l’égard de victimes de violences sexuelles dans l’Église, quand elles étaient mineures, le cardinal dresse un constat lucide : "Il faut du temps aussi, alors je sais bien que les victimes ont souvent eu beaucoup de temps avant de parler… Pour l’instant, l’Église a fait ce qu’elle pouvait faire dans les circonstances où nous sommes."

  • Sur le cas du cardinal Ricard, visé par une enquête préliminaire

C’est une affaire parmi les affaires qui a fait du bruit à Marseille. La justice a ouvert, le 8 novembre 2022, une enquête préliminaire après les aveux du cardinal Ricard, qui a reconnu avoir eu un comportement "répréhensible" envers une adolescente il y a 35 ans à Marseille. Comment le cardinal Aveline a vécu cette révélation ? "C’est quelque chose qui me touche beaucoup personnellement, car Jean-Pierre Ricard était le responsable des séminaristes quand moi-même, je suis rentré au séminaire, souffle–t-il, ému. C’est une chose très lourde. Je ne peux pas dire grand-chose, car les procédures de justice sont en cours."

  • Sur les débats autour de la fin de vie

Arrivé à l’hôpital Nord, le cardinal Jean-Marc Aveline rencontre le chef du service réanimation, le professeur Marc Leone, pour échanger autour d’une évolution de la loi sur la fin de vie en France, qui fait l’objet d’une convention citoyenne en France. Faut-il changer la loi Leonetti qui prévoit une sédation profonde et irréversible pour des patients dont les soins ne produisent plus d’effets ? "Personnellement, je trouve que la loi actuelle est convenable, je ne vois pas trop pourquoi on changerait les choses", juge le cardinal.

Une analyse partagée par Marc Léone. "C’est une loi qui nous permet de travailler sereinement, d’accompagner les familles et les patients, donc il ne faut pas y toucher. En revanche, je ne suis pas sûr que cette loi soit bien appliquée partout, qu’il n’y ait pas une frilosité du personnel médical à l’appliquer." “Pratiquer une euthanasie sur demande, il y a un côté consommation qui peut être gênant, poursuit le spécialiste. Même si en tant que citoyen j’entends le message et je peux comprendre les gens qui le porte, mais en tant que soignant ce n’est pas notre vocation primaire..."

  • Sur les ravages de la drogue dans les quartiers Nord

Jean-Marc Aveline a grandi dans les quartiers Nord de Marseille, à la cité SNCF de Saint-Barthélemy. Il évoque la situation de ces quartiers compliqués ravagés par le trafic de stupéfiants. "Bien sûr, je pourrais leur dire [aux jeunes], c’est mieux d’aller à l’école, de travailler, assure-t-il. Mais ça ne réglera pas tous les problèmes. Il faut aussi le dire aux parents, il faut reconnaître qu'il y a beaucoup de parents pour qui ce que rapporte le gamin permet de finir le mois."

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