Vingt-cinq ans après la sortie du premier opus, la nouvelle compilation débarque vendredi avec 52 rappeurs marseillais au programme. France 3 Provence-Alpes a pu s'entretenir avec les principaux artisans de "Chronique de Mars 3".
Une compilation qui met des étoiles plein les yeux. Chroniques de Mars 3 débarque dans les bacs, vendredi 13 octobre, vingt-cinq ans après le premier opus mythique, sorti en 1998, avec Imhotep, fondateur du groupe IAM, aux commandes. Au menu de cet album : 52 rappeurs marseillais et dix beatmakers ont décidé de renouveler l'expérience. Et cette fois-ci, Imhotep, l'artiste et compositeur, aussi appelé "Tonton", n'est plus à l'initiative du projet. Il a passé le flambeau au rappeur Bouga et son associé Reda.
De la nouvelle à l'ancienne génération, des artistes comme Soprano, Alonzo, Jul, SCH, Naps, L'Algérino ou encore Shurik'n, Thabiti et Stone Black ont collaboré sur les 19 titres.
Rencontre avec Imhotep, instigateur historique de Chroniques de Mars, Stone Black, artiste et ancien membre du groupe Carré Rouge, Thabiti, artiste émergent, et Reda Bena, producteur du projet.
France 3 Provence-Alpes Comment vous est venue l'idée de produire à nouveau "Chroniques de Mars" ?
Reda Bena : Bouga avait demandé à Tonton de pouvoir refaire un Chroniques de Mars pour pouvoir re poser (un son) là-dessus. Moi, j'ai poussé le bouchon un peu plus loin en disant à Bouga : pourquoi on ne ferait pas nous-même le projet ? J'ai eu l'opportunité et la chance que Tonton me dise oui. Il n'était pas trop chaud pour refaire un Chroniques de Mars. J'ai relancé donc le projet et je l'ai monté de la tête aux pieds.
Quelle est la différence entre "Chroniques de Mars" et "Chroniques de Mars 3" ?
Imhotep : Ce sont des projets qui rassemblent plusieurs générations, des artistes dont la plupart sont originaires de Marseille. Ils sont animés par la même envie et la même passion du rime et du rap. À part les vingt-cinq ans qui séparent les deux projets, je ne vois aucune différence. Je suis très fier qu'il y ait des artistes qui reprennent cette idée de collectif et de partage. Quand on est ensemble, on va plus loin.
Stone Black : Chroniques de Mars 1, c'est une marque. C'est l'essence du rap marseillais par excellence. Aujourd'hui, avec le 2 et le 3, c'est perpétuer la tradition, de rassembler et de représenter le rap marseillais, toutes générations confondues. Chroniques de Mars, ça résonne dans tous les cœurs des amoureux du rap.
De quelle manière il était important de mixer les anciennes et nouvelles générations dans cet album ?
Stone Black : La jeune génération marseillaise représente bien notre ville avec un style nouveau, d'autres influences, d'autres sonorités, dans l'air du temps. Ils arrivent avec le son de leur génération à eux, tout en étant inspirés par ce qui a été fait auparavant à Marseille. La transmission est assez importante et on le ressent. C'est aussi un hommage et un rappel pour dire : "On ne vous oublie pas, on a appris le rap avec vous."
Imhotep : Le rap, c'est la meilleure transmission de la culture et de l'histoire qui existe actuellement. On est dans cette transmission avec le premier morceau, Les Affranchis. Vous avez les trois générations du rap marseillais qui sont représentées avec Surik'n, Elams et Manny. Les nouvelles générations ne chassent pas les anciennes. À Marseille, on respecte les anciens. L'histoire continue et le flambeau est repris par les jeunes.
Comment s'est passée la cohabitation avec Faf Larage et Stone Black ?
Thabiti : Ce sont deux grands frères, deux rappeurs que j'ai écoutés auparavant. C'était plus à moi de m'adapter. Mais aussi un peu à eux, parce que logiquement les prod d'aujourd'hui, c'est plus de ma génération. La cohabitation s'est faite très facilement. D'autant qu'on est Marseillais, qu'on se connaît, qu'ils connaissaient bien ma musique et moi aussi.
Comment réunir autant d'artistes d'un point de vue organisation ?
Reda Bena : C'est toute une programmation. On a passé beaucoup d'appels. Il fallait être méthodique. En termes de planning, pour les avoir sur le même jour au studio d'enregistrement, c'était assez compliqué. On s'est concertés avec les personnes en question. Puis, on a essayé de trouver des plannings adéquats, mais aussi des feats inédits. Car le but, c'est de trouver des artistes qui n'ont jamais fonctionné en duo.
Propos recueillis par Nicolas Debru