À l'hôpital de la Timone de Marseille, la salle de traitement peut être très impressionnante pour les jeunes patients, et de fait, angoissante. Mais les personnels soignants ont eu une idée originale pour les aider.
Une initiative faite pour casser des briques. À l’hôpital de la Timone de Marseille, un des services de France à traiter les cancers pédiatriques par radiothérapie, a créé une maquette de cette salle de traitement en Lego. Rien à voir avec un hobby des personnels soignants. L'objectif est de réduire le stress et l’anxiété des jeunes patients.
Un environnement anxiogène
"Ces machines représentent un environnement gigantesque, inconnu et technologique", explique à France 3 Provence-Alpes la professeure Padovani. Lors de leur consultation, les professionnels de santé essaient de raconter aux jeunes à quoi vont ressembler leurs séances de radiothérapie. "Tout ça, c’est verbal. Avec cette maquette, on essaie de les préparer au mieux à ce qu’ils vont voir dans cette énorme salle, et à comprendre la technologie et les fonctionnalités de la salle. Bien souvent, ils sont impressionnés et angoissés", explique-t-elle.
L’initiative de cette salle en miniature vient des manipulateurs radio. Très investis dans le bien-être des enfants, ils ont déjà mis en place un système qui permet aux patients de regarder des vidéos durant leurs traitements. Après un premier état des lieux, ils se sont rendu compte que rien n’existait pour montrer aux enfants ce qu'est une machine de radiothérapie. La volonté des professionnels n’est pour autant pas ébranlée par ce constat. Ensemble, manipulateurs radio et professeure trouvent alors l’idée d’une maquette en Lego.
Une maquette pour réduire le stress
"Mon filleul Thomas est un féru de Lego. Je lui ai proposé ce projet en me disant que ça pourrait lui plaire", explique la professeure Padovani. Et elle ne s’était pas trompée ! Emballé par le projet, l'adolescent de 14 ans se rend à l’hôpital de la Timone pour prendre des informations et des photos, nécessaires à la conception de la maquette. Grâce à une subvention d’Elekta, le fabricant de la machine, il s’empresse d’acheter les pièces de Lego et s’attelle à la construction.
"J’ai été enthousiasmé par l’idée. D’une part, parce que j’adore fabriquer des objets avec des Lego depuis mon plus jeune âge, et aussi parce que ça me faisait plaisir d’aider les enfants", sourit Thomas. "On essaie de faire avec ce que l’on a. Et j’y tiens à cette participation personnelle de chacun, c’est un acte généreux", ajoute La professeure Padovani.
Le jeune Thomas se sent fier, après la première présentation de la maquette à un enfant du service. "L’objectif est de les adoucir, qu’ils sachent à quoi s’attendre. Ils ont souvent très peur. Ça reste toujours une angoisse dans leur tête", assure la professeure. L’aventure ne s’arrête pas là, puisque Thomas va construire deux autres maquettes, pour l’hôpital Nord.