Vrai ou faux : le carnaval de Marseille est-il vraiment responsable de la hausse du Covid dans les eaux usées

La présidente du département des Bouches-du-Rhône et le président de la région Paca ont dénoncé sur Twitter le lien entre la hausse des traces Covid dans les eaux usées de Marseille et le carnaval qui s'est tenu le 21 mars dernier. Un raccourci vite fait car aucun lien n'est établi pour le moment.

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Les marins-pompiers ont bien noté une hausse des traces de Covid dans les eaux usées de Marseille samedi 27 mars dans la publication de leurs résultats.

Cette publication faisait suite à des prélèvements effectués deux jours plus tôt, le jeudi 25 mars, à 37 endroits différents de la ville. 14 points de prélèvements indiquent alors une importante augmentation de la présence du virus.

"Avec ces prélèvements, nous voyons que le virus augmente fortement depuis une semaine à dix jours, il est stabilisé sur un palier haut", indique le Contre-amiral Patrick Augier, commandant du bataillon de marins-pompiers de Marseille.

Les marins-pompiers sont même plus précis. Selon les relevés, le variant sud-africain a disparu remplacé par le variant britannique et l'une de ses mutations, décrite comme étant au moins aussi contagieuse, le variant Y501.

Voilà pour les faits. Cette augmentation n'a pas échappé à la présidente du département des Bouches-du-Rhône et au président de la région Paca qui y ont vu les conséquences directes de la tenue du carnaval, quatre jours plus tôt à Marseille.  

Martine Vassal et Renaud Muselier ont ainsi rapidement partagé sur leurs comptes Twitter respectifs les données cartographiées des marins-pompiers en les associant à une photo de la foule rassemblée - 6.500 personnes selon les estimations - au carnaval de La Plaine, le dimanche 21 mars, soit quatre jours avant les prélèvements.

Pour les marins-pompiers, chacun est libre d'y aller de son interprétation. Le reste n'est qu'extrapolation.

"C'est difficile de dire qu'une hausse est due à un évènement précis et cette augmentation avait déjà commencé depuis une semaine", souligne le Contre-amiral Patrick Augier.

Comme le montrent ces données publiées une semaine auparavant par le Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille, le niveau était déjà élevé, voire très élevé dans certaines zones.

Pour le professeur Philippe Brouqui, infectiologue, chef du service des Maladies infectieuses et tropicales de l'Hôpital Nord à Marseille, la corrélation n'est pas aussi évidente d'un point de vue scientifique.

"A priori, non. La corrélation n'est pas prouvée, car il y a une période d'incubation de sept à dix jours qui n'est pas atteinte dans le cas du carnaval, lors des prélèvements du 25 mars des marins-pompiers", explique Philippe Brouqui.

"Il y avait déjà une hausse amorcée la semaine précédente et ces chiffres sont donc cohérents avec une montée en puissance de la présence du variant anglais sur notre territoire", souligne l'infectiologue.

Le taux d'incidence à Marseille avoisine les 400 cas pour 100.000 habitants. C'est bien au-dessus de la moyenne nationale qui est à 314.

Une tendance qui est sensiblement la même dans les villes limitrophes. Le département des Bouches-du-Rhône est toujours en vigilance renforcée. Et le sera sans doute encore, si "l'effet carnaval" doit finir par se faire sentir. Ou non.  

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