Une adjointe à la maire socialiste du 8e secteur de Marseille Samia Ghali comparaît ce mardi devant le tribunal correctionnel pour discrimination après avoir refusé la célébration d'un mariage entre deux femmes il y a un an. Pour la première fois, Claude et Hélène témoignent à visage découvert.
Convictions religieuses
Curieusement, Sabrina Hout avait pourtant pu célébrer d'autres unions ce même jour. Devant les enquêteurs, les deux fonctionnaires de mairie présentes, ainsi que le conseiller d'arrondissement qui a célébré l'union, ont tous témoigné que l'adjointe à la famille avait mis en avant ses convictions religieuses pour ne pas conduire cette célébration, évoquant la pression de sa famille, de confession musulmane.Ce n'est que plusieurs semaines plus tard que le couple de nouvelles mariées avait été prévenu par la maire du 8e secteur, d'un problème lors de leur mariage. En septembre, le parquet de Marseille avait ouvert une enquête pour "faux et usage de faux en écriture publique par personne chargée d'une mission de service public". Le 30 octobre, Samia Ghali embarrassée par cette affaire sanctionnait son adjointe, lui retirant sa délégation. Le procureur de la République de Marseille Brice Robin, tout en qualifiant les faits d'"inadmissibles", s'était contenté de convoqué l'élue pour un simple rappel à la loi.
Poursuivie pour discrimination
Nous avons alors décidé de poursuivre nous-mêmes en citant directement Madame Hout devant le tribunal correctionnel pour discrimination",
ont expliqué , Hélène et Claude, qui vivent en couple depuis une dizaine d'années.
Assister, en pleurs, à l'annulation de ce mariage qui représentait une journée heureuse, réunissant nos deux familles et nos amis, nous a donné la force de nous engager jusqu'au bout dans l'espoir d'un jugement exemplaire pour l'application de la loi",
ont-elles ajouté. Deux associations se sont également portées parties civiles: SOS Homophobie et Mousse. Les deux femmes ont finalement été mariées dans les règles, le 14 février dernier.