C'est un beau coup de filet pour la police judiciaire de Marseille. Lundi 22 juin, au terme d'un mois d'enquête, neuf personnes ont été interpellées et une cache d'armes découverte. À l'intérieur, des fusils d'assaut et 65 kg de drogue.
Tout est parti d'un assassinat déjoué en mai 2020. Dans le 10ème arrondissement de Marseille, la police judiciaire met en examen six personnes, accusées de préparer un règlement de comptes entre trafiquants de drogue.
Un mois plus tard, ces interpellations donnent lieu à une enquête fructueuse, qui permet aujourd'hui de démanteler une partie d'un important réseau de drogue à Marseille et de saisir armes et stupéfiants.
Le coup de filet a été réalisé dans la soirée du lundi 22 juin, dans plusieurs lieux de Marseille. La police a interpellé "un membre éminent du narcobanditisme marseillais et ses complices".
Très défavorablement connu des services de police, l'individu était recherché pour association de malfaiteurs en vue d'un homicide volontaire.
Un arsenal de 18 armes, dont 6 fusils d'assaut
Le même soir, les policiers effectuent d'autres trouvailles et l'enquête fait un bond en avant. Une cache d'armes et de stupéfiants est notamment découverte dans un appartement à Marignane.L'arsenal est impressionnant : pas moins de 18 armes, dont 6 fusils d'assaut. On y trouve des armes semi-automatiques, pistolets automatiques, des armes de chasse et même des Famas, ex fusils d'assaut de l'armée française.
Cachés dans l'appartement également, 65 kilos de résine et d'herbe de cannabis. 16 000 euros en liquide ont aussi été saisis par la police judiciaire.
"Le nombre d'armes et la quantité de produits stupéfiants saisis sont révélateurs de l'activité illicite d'équipes structurées sur le secteur marseillais, et de personnes susceptibles de fomenter les règlements de comptes", a conclu Eric Arella, patron de la police judiciaire de Marseille.
À titre de comparaison, la procureure de la République Dominique Laurens a précisé que 150 armes ont été saisies l'an dernier dans les Bouches-du-Rhône, dont 30 fusils d'assaut de type Kalachnikov, d'où l'importance de cette prise.
Le butin était stocké à Marignane, dans ce qu'on appelle un "appartement nourrice". Autrement dit, un appartement dont les propriétaires sont rémunérés par des malfaiteurs pour héberger des marchandises.
Bilan de l'opération : neuf personnes interpellées. Trois d'entre elles ont été déférées dès jeudi devant le juge d'instruction puis remises en liberté sous contrôle judiciaire. Deux autres ont été déférées vendredi,
Il s'agit de deux individus de 25 et 35 ans "biens connus des services de police". L'un d'eux est qualifié de "trafiquant éminent" de la Castellane, cité bien connue pour ses trafics dans le 15ème arrondissement de Marseille.
L'opération constitue "un intérêt très fort"
Selon le patron de la police judiciaire de Marseille, cette opération n'est pas le démantèlement d'un réseau tout entier, chose rare dans la nébuleuse du narcotrafic, mais elle reste considérable."Il ne s'agit que d'une partie d'équipe, mais d'éléments importants de cette équipe, détenteurs de matériel illicites très importants", se félicite Eric Arella.
Cette action pourrait éventuellement faire avancer d'autres investigations et aider à déconstruire de nouveaux trafics. "Cette enquête [...] peut éventuellement constituer un intérêt très fort", a encore avancé Eric Arella.
Les armes sont en cours d'analyse balistique pour déterminer si elles n'ont pas servi dans d'autres affaires, et notamment des règlements de comptes.
Ce démantèlement est le fruit d'une collaboration entre la Brigade de Recherche et d'Intervention, la Brigade de Répression du Banditisme et l'Office anti-stupéfiant.