A Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, le projet d'implantation de l'usine Recydis inquiète la municipalité. Recydis envisage de stocker des déchets dangereux, et notamment de l'amiante. Une enquête publique est ouverte jusqu'au 5 octobre.
Rognac ne veut pas devenir la poubelle des Bouches-du-Rhône. Sur un site désaffecté en bordure de route, le groupe Paprec vias sa filiale Recydis projette de créer un centre de stockage de matières dangereuses. 20 000 tonnes de produits toxiques, et notamment de l'amiante, pourraient être entreposées.
explique Stéphane Le Rudulier.Avoir une installation d'une entreprise qui trie et stocke en masse des déchets dangereux à 500 mètres des premières habitations, c'est purement et proprement à l'inverse de notre aménagement futur du territoire de la commune,
Un développement économique raisonné
Le maire LR de Rognac souhaite changer l'image de marque de sa commune. L'Etang de Berre accueille des usines polluantes depuis le 19e siècle, aujourd'hui encore la pétrochimie y est très présente. Pour Stéphane Le Rudulier, il est temps de changer de logiciel : "Je pense que l'environnement est partout dans toutes les politiques publiques que nous devons mener. Nous ne sommes pas contre le développement économique mais ce développement économique doit être raisonné par rapport à notre cadre de vie. Et ça me paraît essentiel".
Par voie de communiqué, le groupe Paprec indique que toutes les mesures de sécurité seraient prises pour respecter les normes environnementales. A l'issue de l'enquête publique, c'est le préfet des Bouches-du-Rhône qui donnera ou non une autorisation d'exploitation. Le maire de Rognac n'exclut pas un recours en justice.
Reportage de Jean-Louis Boudart et Sylvie Garat :