Colère des agriculteurs : "Le client est complice", dénoncent des apiculteurs français face au bas coût des miels étrangers

Sur un blocage de Salon-de-Provence, les apiculteurs ont intercepté un camion transportant du miel en provenance d'Ukraine. Ils l'ont fait analyser pour s'assurer que la cargaison n'était pas mensongère. Ils craignent à terme la disparition de l'apiculture française.

Des charges trop élevées, un frelon asiatique plus virulent du fait du réchauffement climatique et des abeilles moins productives… Les apiculteurs français sont mobilisés dans le mouvement des agriculteurs, pour alerter sur leur situation.

Vendredi 26 janvier, lors d'un blocage sur la RN113 à Salon-de-Provence, ils ont intercepté un camion venu d'Ukraine, transportant du miel, à destination d'un conditionneur français.

"C'est un miel vendu à moins de 2€ le kilogramme pour les grandes et moyennes surfaces", dénonce Romain Nardi, apiculteur. "Les apiculteurs français ne peuvent pas se permettre de vendre le même type de miel en dessous de 5€ le kilogramme. "On en est presque à vendre notre miel à perte", dénonce-t-il.

Du miel ukrainien à moins de 2€ le kg

Vu la provenance, par solidarité avec l'Ukraine, les apiculteurs n'ont pas souhaité détruire la marchandise. Mais ils en ont prélevé une partie et envoyé à un laboratoire, pour s'assurer, d'une part, qu'il s'agissait de miel véritable (en raison des prix élevés et de la baisse de production, certains pays n'hésitent pas à fabriquer des miels de synthèse) et d'autre part, que la provenance était bien ukrainienne. "Les produits importés d'Ukraine ont été détaxés par solidarité, sans qu'aucune compensation ne soit versée sur la filière française, explique Silvère Bru, apiculteur. Nous tenions à nous assurer de la provenance, car des producteurs pourraient être tentés de transiter par l'Ukraine pour profiter de cette baisse de taxe".

"Nous estimons que les principaux responsables sont les grandes et moyennes surfaces, qui mettent la pression sur les tarifs, ajoute l'apiculteur. Le conditionneur est complice, mais il est entre le marteau et l'enclume, le client est également complice, car il accepte d'acheter du miel à moins de 5€ le kilogramme, et l'État l'est également, quand il détaxe sans compenser sur la filière française."

Les apiculteurs ont tagué symboliquement les futs de miel après en avoir prélevé une partie pour analyse. Une rencontre avec le conditionneur est prévue, pour discuter des perspectives de l'apiculture française, menacée par la concurrence étrangère.

 

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