Rocher Mistral : on vous explique le feuilleton judiciaire autour du "Puy du Fou provençal" en 4 actes

Le tribunal d’Aix-en-Provence rend ce mardi son délibéré dans l'affaire du Rocher Mistral. Le parc à thème de La Barben est accusé par ses détracteurs de plusieurs infractions au code de l’urbanisme et de l’environnement.

Ce nouvel épisode sera-t-il le dernier du feuilleton de la guerre que se livrent le Rocher Mistral et ses opposants depuis plus de deux ans ? Le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence doit rendre ce mardi 13 février son jugement concernant les infractions reprochées au parc à thème, inspiré du Puy du Fou, installé depuis 2021 au château de la Barben, près de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).

Près de 100 000 personnes visitent ce parc chaque année. Depuis son ouverture, le 1er juillet 2021, des riverains, des associations de défense de l'environnement et le maire ont multiplié les actions en justice, lesquelles ont souvent été remportées par le parc, qui emploie 150 personnes. 

France 3 Provence-Alpes revient sur cette affaire en 4 actes. 

Acte 1 : FNE 13 prend la défense des chauves-souris

Le 13 juillet 2021, France Nature Environnement assigne le parc en justice, lui reprochant de porter atteinte aux colonies de chauves-souris menacées d'extinction et également une construction sans permis. 

En novembre 2021, France Nature Environnement 13 poursuit à nouveau le "Puy du Fou provençal"  pour des faits de non-respect des règles d'urbanisme. Le 23 novembre, le juge des référés déboute FNE 13, précisant que "FNE ne démontre pas l'existence d'infraction notamment relative à la protection de la nature et de l'environnement".  L'association écologiste est condamnée à verser 2000 euros au Rocher Mistral.

Acte 2 : les riverains dénoncent des nuisances sonores

Le 28 septembre 2021, les habitants du village de La Barben assignent en justice le parc à thème Rocher Mistral. Ils se plaignent de nuisances sonores et de problèmes liés à la circulation massive de véhicules. Ils reprochent aussi au propriétaire, l'entrepreneur lyonnais Vianney d'Alençon qui a racheté le château en décembre 2019, d'avoir effectué des travaux d'aménagement pendant un an sans autorisation. Les plaignants sont déboutés le 12 octobre par le tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence.

Acte 3 : le maire entre dans la bataille

Le 21 octobre, le maire prend un arrêté municipal pour fermer au public les deux jardins : "le Potager" et le jardin dit "Le Nôtre". Pour l'élu s'appuie sur l’avis défavorable émis par la sous-commission départementale de sécurité le 23 juin. Ces espaces devant être considérés comme des IOP, Installations Ouvertes au Public et non comme des ERP, Etablissements Recevant du Public. L'accessibilité aux personnes handicapées doit être appliquée et ces jardins doivent être mis en conformité avant de pouvoir rouvrir au public. Le Rocher Mistral a décidé de rester ouvert au public et attaque en annulation les deux arrêtés, contestant  "un excès de zèle" du maire "sur des points qui sont en cours de régularisation".

Acte 4 : le parc porte plainte pour "harcèlement"

En juillet 2022, nouveau bras de fer avec le maire. L'objet du litige concerne la clôture de jonction entre le logement privé de Franck Santos et le terrain occupé par le parc à thème. Elle se situerait "aux trois quarts" sur une parcelle louée par le Rocher Mistral, alerte ce dernier. En septembre, le Rocher Mistral remporte la bataille. Le propriétaire du parc obtient le déblocage du chemin communal d'accès pour les piétons.

Acte 4 : le parc accusé d'installations illégales 

Le parc à thème provençal "Rocher Mistral" est convoqué devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence le 14 novembre pour infractions au code de l'urbanisme et de l'environnement, pour des installations effectuées en l’absence d’autorisation administrative adéquate. En cause, notamment, des installations dans le potager et l'aménagement d’un parking de 450 places sur un espace agricole Natura 2000. 

Au terme de l’audience, la procureure de la République, Nathalie Vergez, requiert une amende de 150.000 € pour le parc, et 20.000 € pour Vianney d'Alançon. Le jugement est mis en délibéré au 13 février prochain.

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