Vitrolles accueille ce week-end le championnat de France de Bras de Fer Sportif. Parmi les 250 athlètes présents, Julie Mercier, 15 ans, qui se passionne pour ce sport méconnu depuis un an.
C'est la dernière ligne droite pour Julie Mercier. La jeune ferriste se prépare depuis six mois pour ce championnat de France de Bras de Fer Sportif, auquel elle participe ce samedi 16 mars à Vitrolles. Seule junior en lice, elle défiera des adversaires adultes du haut de ses 15 ans.
"J'ai fait une bonne préparation, mais je suis un peu stressée parce que c'est une grosse compétition", confie Julie Mercier, originaire de Nantua, au nord de Lyon, inscrite dans la catégorie des moins de 65 kilos.
Un sport très récent
La Fédération Française de Bras de Fer Sportif regroupe 53 clubs et plus de 500 licenciés en 2024. Mais on ne compte guère plus qu'une dizaine de femmes dans ce sport très récent, agréé depuis 2019 par le Ministère des Sports et qui reste encore très confidentiel.
"C'est vrai que les gens sont plutôt surpris" quand ce petit bout de femme de 1,58 m et 47 kilos, dit qu'elle fait du bras de fer. "Quand on ne connaît pas, on pense aux petits bras de fer qu'on faisait entre amis", alors que "c'est un sport à part entière".
"Quand on fait un bras de fer, on utilise tous les muscles du corps, dans le dos, les épaules, les pectoraux, les bras, et même un peu les jambes", note Julie.
L'adolescente s'est mise à ce sport de force quand son frère a ouvert un club, il y a deux ans. Une stimulation d'autant plus forte que sa compagne, Camille Garnier, est la championne de France en titre.
J'aime beaucoup les sports de force et de combat, je faisais déjà de l'haltérophilie depuis que j'ai 10 ans et ça m'a tout de suite plu.
Julie Mercier, ferristeFrance 3 Provence-Alpes
Un sport qui mêle force, vitesse et technique
Le bras de fer est un sport de force et de vitesse. Mais pas seulement. "On ne s'en rend pas forcément compte, mais c'est vraiment un sport très technique, et où il faut travailler chaque détail pour progresser et réussir", souligne Julie. Des techniques indispensables pour pratiquer ce sport sans se blesser aux tendons et ligaments, très sollicités.
Elève de seconde, la lycéenne consacre six heures à ses entraînements hebdomadaires. Le bras de fer sportif est codifié. Les matchs se disputent, sur une table adaptée, modulable pour combattre du bras droit ou du bras gauche.
"Quand vous faites un match, vous devez toujours avoir une main sur la poignée, les deux épaules doivent être parallèles au départ, deux arbitres vérifient la position des mains, et c'est au 'ready, go' que le match commence".
Ce n'est pas toujours le plus fort qui l'emporte
Le combat peut se jouer en quelques secondes ou durer trois-quatre minutes, il va rarement jusqu'au 10 minutes maximum réglementaire. "Dès que le "go" est donné, il faut avoir une analyse de jeu" pour savoir comment prendre le dessus sur l'adversaire, explique Julie. "Le plus dure, c'est les matchs longs, quand on est au même niveau, parce que ça peut congestionner l'avant-bras". Et à la fin, ce n'est pas toujours le plus gros biceps qui gagne. Avec une bonne technique, "on peut facilement gagner quelqu'un qui a plus de musculature".
Julie est arrivée ce vendredi à Vitrolles pour la pesée, accompagnée de son frère, qui participe lui aussi, mais qui sera au bord de la table pour l'encourager. "J'aimerais beaucoup faire un podium, mais ça dépendra vraiment du tirage", conclut Julie, qui espère faire connaître son sport aux autres jeunes filles. "Ce n'est pas parce que c'est un sport de force que c'est un sport d'hommes, souvent vu comme un sport de brutes, pas du tout, c'est vraiment un sport riche avec plein de détails à travailler et ça peut être très intéressant pour une femme".