Une facture de chauffage divisée par six, par rapport à une chaudière au fioul. Depuis 2016, la ville de Coudoux dans les Bouche-du-Rhône a opté pour la chaufferie-bois. Une solution à la fois économique et écologique.
Le trésor de la commune tient dans le poing de José Roux, le premier adjoint au maire de la commune de Coudoux.
Des plaquettes de bois qui servent à alimenter la chaufferie de la commune de 3700 habitants. La réserve se trouve sous les pieds des administrés, au centre d'une place publique. Vingt tonnes de plaquettes de bois normalisés, l'équivalent d'un mois de réserve.
La chaufferie a été installée en 2016 au cœur du village. Elle alimente de nombreux services publics comme les écoles ou la salle des fêtes mais aussi une centaine de logements du village. Via un système enterré, les tuyaux distribuent une eau chauffée à 80 degrés qui alimentent ensuite les chauffages.
112 000 euros d'économie
Les 640 000 euros de l'installation ont vite été amortis. Jusqu'à présent, la commune économisait 112 000 euros chaque année par rapport à l'ancienne chaudière au fioul.
Avec la flambée des prix de l'énergie, José Roux estime que le bénéfice est encore plus grand. "Le bois, c'est la seule énergie qui n'a pas pris d'énorme augmentation comme le fioul, le gaz ou l'électricité. Aujourd'hui, la chaufferie nous coûte six fois moins cher que si on était sur une énergie fossile."
Cette solution, si elle semble particulièrement d'actualité en ce moment, n'est pas une invention récente. La première ville de France à s'être convertie à la chaudière bois, c'est Seyne-les-Alpes dans les Alpes-de-Haute-Provence... en 1998.
325 chaufferies-bois en région Paca
Aujourd'hui, 325 chaufferies sont en activité dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
Au-delà des économies d'énergies, ce type de chauffage au bois est aussi vertueux. "La combustion est complète, cela génère peu de pollution" signale José Roux.
L'autre avantage, c'est que le bois utilisé provient de la filière locale. Contrairement aux granules de bois souvent utilisés par les particuliers, qui sont elles, souvent importées.
"Les chaufferies de la région utilisent 125 000 tonnes de bois par an", explique Maylis Porte, cheffe de projet bois-énergie pour les communes forestières de Paca. "La ressource provient d'un rayon de 100 km autour des installations."
Une ressource locale et durable, pour un moyen de chauffage vertueux et économique qui séduit de plus en plusq de communes. A Aix-en-Provence, une chaufferie à bois permet de chauffer 5500 logements du quartier d'Encagagne. La commune de Coudoux envisage d'étendre son réseau.