Témoignages. Prix de l'énergie : à Venelles, une "ferme solaire citoyenne" pour réduire la facture

Face à l'augmentation des coûts de l'énergie, les projets de fermes solaires citoyennes se multiplient, en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Soutenu par la mairie de Venelles, dans les Bouches-du-Rhône, un collectif d'habitants a porté un projet d’installation de panneaux photovoltaïques sur la toiture d’une école, permettant, en plus de réduire la facture, de développer les énergies durables et d'impliquer les habitants de la commune dans la transition énergétique.

Le toit de l'école de Cabassols, à Venelles, dans les Bouches-du-Rhône, a changé de visage. Depuis plusieurs mois, la plupart des tuiles ont laissé place à des panneaux photovoltaïques. Une surface de 230 m² a ainsi été recouverte, permettant de produire plus de 50 000 kWh par an : l'équivalent de la consommation de 20 foyers.

L'initiative émane d'un collectif de citoyens, l'Aveppa : l'Association villageoise d'énergie photovoltaïque en pays d'Aix. "Tout est parti de la projection du film Demain, de Cyril Dion, dans la commune, se souvient Jean-Marie Burel, habitant de Venelles et membre de l'Aveppa. Lorsqu'on voit ce film, on se dit qu'on ne peut pas rester sans rien faire. Alors, entre habitants, nous nous sommes regroupés en association, pour mener des projets vertueux d'énergies renouvelables. De réunions en réunions, nous avons abouti à celui-ci".

L'association a ensuite bénéficié d'un soutien de la commune. "Il correspondait à la politique globale de la ville, qui a déjà développé plus de 3000 m² de photovoltaïque, rappelle Françoise Weller, première adjointe. L'argument majeur, c'est de produire propre, local, en autonomie, pour nous permettre d'être indépendants".

La facture d'électricité baisse de 5 à 10%

L'énergie produite sur le toit est utilisée, en temps réel, pour faire tourner l'école. La partie non consommée est ensuite réinjectée dans le réseau public. "L'école la consomme si elle en a besoin. Sinon, elle sert aux voisins de l'école, ou aux infrastructures publiques, résume Jean-Marie Burel. C'est du circuit court".

Sur le plan financier, ce type de projet permet de réaliser des économies : l'électricité produite, en temps réel, sert en partie à l'autoconsommation, et sort ainsi de la facture. Le reste est revendu sur le réseau public. Résultat : la facture baisse de 5 à 10% sur 20 ans, estime Energie partagée Paca, qui fédère 32 sociétés citoyennes dans la région, portant chacune entre un et une quinzaine de projets d'énergies renouvelables.

Reste l'investissement : les installations de l'Aveppa sont par exemple financées à 15 % par les citoyens, à 20 % par des subventions et à 65 % par un emprunt bancaire.

Promouvoir les économies d'énergie

Par ailleurs, le message porté et transmis aux élèves de l'école de Cabassols est le suivant : "la meilleure énergie est celle que l'on ne consomme pas", rappelle Jean-Marie Burel. Pour réaliser des économies sur la facture d'énergie, le meilleur moyen est de réduire sa consommation. Dans l'établissement, un écran de report des performances a été installé : il permet de sensibiliser les enfants à la transition énergétique.

"Ils se rendent compte à quel point l'énergie est une denrée rare. Au coeur de l'école, il vont pouvoir mesurer exactement ce qu'ils produisent, grâce au soleil, au réfectoire et à la toiture", développe Jean-Marie Burel.

Ces derniers mois, de nombreux projets de ce type ont vu le jour en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, poussés par la crise de l'énergie. "Nous constatons clairement un engouement, qui n'existait pas avant", indique Alice Alessandri, chargée de développement territorial pour Energie partagée Paca. "Les collectivités locales pouvaient être un peu frileuses, tandis qu'aujourd'hui, elles y voient un intérêt, avec une facture d'énergie qui a triplé".

87 installations portées par des collectifs citoyens en Paca

Pour épauler les collectifs de citoyens dans le montage de projets d'énergie renouvelable, l'association Energie partagée intervient. "Il faut qu'on les motive, qu'on fasse des réunions pour les aider à préciser quelle est leur ambition, ce qu'ils veulent faire. Ensuite il y a un aspect technique. Il faut qu'on les appuie sur les études de faisabilité, sur la recherche de financements. Et puis enfin le moment où le projet aboutit, il va être exploité pendant 20 ans. Il faut que tout se passe bien. Et même on les encourage à trouver de nouveaux projets", explique Sébastien Bracco, de l'association Energie partagée.

Aujourd'hui, 87 installations de ce type sont en fonctionnement dans la région Paca, portées par 16 collectifs citoyens.

De nombreux projets sont encore à l'étude, car "sur toiture, les éléments à prendre en compte sont multiples : la structure du toit, son orientation, l'absence d'amiante... Et puis, le propriétaire doit accepter de faire un bail sur 20 ans", développe Alice Alessandri. Sur une dizaine d'études, 2 ou 3 tout au plus aboutiraient.

L'école de Venelles fait partie des projets à avoir vu le jour rapidement, "grâce à l'implication de la collectivité", estime la chargée de développement. D'autres initiatives de ce type ont émergé dans la région, comme l'équipement d'un lotissement de Cabriès-Calas, ou encore, l'installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de la friche de la Belle-de-mai.

A l'échelle de l'Aveppa, en pays d'Aix, d'autres projets sont à l'étude, comme la toiture de la future crèche de Gardanne, qui pourrait elle aussi bénéficier de ce type d'installation.

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