La Transat Jacques Vabre, partie du Havre le 29 octobre, s'est arrêtée à Lorient afin de laisser passer la tempête Ciaran. Le Marseillais Basile Buisson participe à la course en tant que novice, avec quelques sueurs froides face à ce phénomène historique.
Si n'importe quel grand marin est en difficulté face à des vents à près de 200 km/h, un novice peut vivre le plus grand des calvaires. Vainqueur du concours "du virtuel au réel" organisé par un jeu vidéo de navigation en mer, le Marseillais Basile Buisson participe depuis le 29 octobre à sa première Transatlantique Jacques Vabre.
S'il vit un rêve éveillé pour sa première course au large, Basile Buisson ne s'attendait pas à subir une tempête de l'ampleur de Ciaran. L'enfant de Marseille aux premières navigations près du Prado a embarqué à bord de son bateau « Class 40 », en compagnie de Kieran Le Borgne. La direction de course a tout de suite demandé aux coureurs de s'arrêter à Lorient le 31 octobre afin d'éviter la tempête, ce qui n'a pas empêché une première nuit de course très sportive au large de la Bretagne.
L'euphorie vite oubliée
"Le départ du Havre était incroyable avec beaucoup de monde sur le port", savoure Basile Buisson. Le Marseillais a toutefois vite déchanté, une fois au large. "Les conditions ont tout de suite été très fortes avec beaucoup de vent. On a un autre navigateur à l'avant de la course qui s'est cassé le genou alors qu'il était en train de régler sa voile, le vent l'a fait s'envoler en l'air."
Sur le bateau mi-marseillais, mi-breton, seuls des dégâts matériels sont à signaler. "On ne faisait que taper les vagues, raconte Basile Buisson. Notre antenne satellite s'est détachée, on s'est jeté pour la récupérer et une cloison s'est fissurée. C'est très violent et on a eu de la chance, la casse n'est que matérielle".
"On a passé deux jours à vomir"
Malgré les entraînements répétés avant la course, Basile Buisson et son coéquipier Kieran Le Borgne ont souffert physiquement : "Kieran est toujours resté serein, ça m'a empêché de stresser. Quand on a pété une cloison, il m'a rassuré pour continuer jusqu'à Lorient. Mais il n'y avait aucun confort, on a passé deux jours à vomir, et à ne quasiment pas dormir. C'était très costaud".
Même s'il a laissé passer le plus gros de la tempête au chaud, à Lorient, Basile Buisson reste inquiet pour la suite de sa transatlantique. "D'autres tempêtes vont se succéder dans les prochaines semaines, craint-t-il. Si on prend une telle tempête en mer, ça sera très compliqué. Les conditions comme celles de la nuit du 1er au 2 novembre, on ne peut pas les affronter. Mais j'ai confiance en la direction de course pour prendre ses responsabilités et assurer notre sécurité face à ce phénomène historique".