En 2020, une voiture a été criblée de balles sur l'autoroute A7 à Marseille. Deux frères se trouvaient à bord.Les auteurs ont pu être confondus grâce à l'infiltration par la police d'une application utilisée par les trafiquants de drogue.
Un homme de 34 ans a été mis en examen le mercredi 31 janvier pour un meurtre survenu en 2020 sur l'autoroute A7 à Marseille, a annoncé le parquet de Marseille vendredi 2 février dans un communiqué. Son implication a été établie grâce à l’exploitation des données de la messagerie cryptée Sky ECC réalisée aux Pays-Bas avec l'aide d'EUROPOL.
Deux frères, un mort
Détenu à la maison d'arrêt des Baumettes, l'homme a été mis en examen des chefs d'homicide volontaire avec préméditation et en bande organisée, tentative d'homicide volontaire avec préméditation et en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la commission de crimes en bande organisée.
Il est soupçonné d'avoir pris part aux faits qui se sont déroulés dans la nuit du 2 au 3 août 2020 sur l’autoroute A7 à hauteur des Aygalades à Marseille. Ce soir-là, deux frères ont été la cible de tirs alors qu’ils circulaient à bord d'une Clio. La voiture a été criblée de balles à l'arme longue automatique. Le passager âgé de 19 ans a été mortellement blessé. Le conducteur, âgé de 25 ans, grièvement blessé.
La messagerie des trafiquants
L'homme mis en examen lundi est le cinquième protagoniste de cette affaire. Le 9 mars 2023, le commanditaire présumé, qui avait fait l’objet d’une extradition depuis le Maroc au mois de février 2023, a été mis en examen après avoir été interpellé sur la base d’un mandat d’arrêt INTERPOL. Trois autres hommes ont été mis en examen dans le même temps.
Tous ont pu être confondus via la captation de données de l'application cryptée SKY ECC. Cette messagerie est connue pour être utilisé par les membres du crime organisé pour communiquer. Règlements de compte, transferts d'argents, livraison de drogue, les trafiquants utilisent ce réseau pour leurs opérations. Réputée inviolable, cette messagerie a été infiltrée en 2019 par la police belge, néerlandaise et française. Mais son usage par la justice fait débat. Certains avocats réclament la nullité des preuves obtenues sur Sky ECC.