Centres équestres en difficulté à cause du confinement : " J’ai dû vendre plusieurs de mes chevaux pour continuer "

Même si la plupart ont repris une partie de leur activité, les centres équestres ont souffert de la période de confinement, sans entrée d’argent mais avec les même frais d’entretien des animaux. L'initiative #CavalierSolidaire a déjà récolté plus de 700 000 € pour les aider. 

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Confinement oblige, les 6 500 centres équestres français ont dû fermer leurs portes et annuler les compétitions pendant près de deux mois. Une situation difficile pour les gérants de ces écuries, qui doivent continuer à débourser des frais d’entretien des animaux et des structures, mais n’ont plus de rentrée d’argent.

Aujourd’hui, les cours reprennent doucement dans la plupart des centres équestres, mais l’inquiétude demeure. 


Vendre quelques chevaux pour nourrir les autres 

Yentl Gouguenheim est gérante du ranch Eldorado à Sainte-Maxime, où les cours d’équitation ont repris depuis une semaine. « On a rouvert mais tout le monde n’est pas encore revenu. Sur la cinquantaine d’élèves que j’ai d’habitude, il en manque encore un bon tiers, surtout chez les petits », détaille la gérante.

Pour passer la crise et être plus sereine financièrement, Yentl Gouguenheim a décidé de vendre quatre de ces chevaux. « Sans le confinement je ne les aurais pas mis à la vente, mais je ne voulais pas me demander chaque jour comment j’allais nourrir mes chevaux », souffle la cavalière.

Ça a été compliqué de les voir partir, notamment pour deux ponettes que j’avais depuis 8 ans. Ça fait un vide et ça donne un petit peu plus de travail aux chevaux qui restent, même si ce n’est que 2 heures par jour au lieu d’une seule.  


Sans compétitions, peu de revenus 

À l’école d’équitation de la Colle-sur-Loup, tous les cavaliers sont revenus prendre les cours qui ont repris le 12 mai. Laurent Bloch, propriétaire et gérant de l’écurie, les a retrouvés avec plaisir et soulagement, mais son inquiétude est ailleurs. « Ma plus grosse activité, c’est l’accompagnement des enfants aux compétitions le week-end, des petits championnats régionaux jusqu’aux championnats de France. »

Il n’y a plus aucune compétition depuis plus de deux mois et malgré le déconfinement, la fédération n’avance pas de date de reprise. Pour l’instant je peux faire face, mais si cette activité ne reprend pas rapidement ça va être un énorme manque à gagner pour mon entreprise.


Le retour de sa centaine d’élèves et son lot de bonne humeur ont redonné le sourire à Laurent Bloch. Le confinement lui a même apporté un petit cadeau : kiki, un poulain né il y a une quinzaine de jours et qui se porte bien.
Le gérant s’estime privilégié par rapport à d’autres structures au bord de la faillite.
 


Plus de 700 000 € récoltés 

Pour aider ces écuries en détresse, la campagne #CavalierSolidaire a été lancée le 17 avril par la Fédération française d’équitation (FFE). Elle permet de faire un don en ligne pour le club de son choix ou pour le fonds d’urgence destiné aux centres équestres en grande difficulté. 

À ce jour, plus de 730 000 € ont été récoltés, avec la participation de près de 4 000 donateurs. 

La FFE a pris la décision de doubler le montant du fonds d’urgence de l’opération, au 31 mai. Il sera réparti entre les différents Comités régionaux d’équitation pour accompagner les poney-clubs et centres équestres les plus touchés.

« Malgré cette crise qui nous frappe tous, la gestion rationnelle de la FFE et sa solidité vont permettre de mobiliser d'importants moyens sur un plan de relance de l’équitation afin d'accompagner tous les établissements dans la reprise et le développement de leurs activités », estime dans un communiqué Serge Lecomte, président de la FFE.
 
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