Des Bouches-du-Rhône aux Alpes-Maritimes en passant par la Corse : ces bateaux épaves menacent le littoral méditerranéen

Des dizaines de bateaux abandonnés coulent ou s'échouent chaque année sur les côtes des Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône. Une association agréée par l'Etat propose aujourd'hui aux propriétaires de démanteler gratuitement ces épaves avant qu'elles ne causent des dommages.

Une fumée noire montant dans le ciel au dessus des Îles de Lérins au large de Cannes dans les Alpes-Maritimes.... C'était au début du moi de mai dernier : une vedette en proie aux flammes, à quelques dizaines de mètres du bord, dans l'un des plus beaux sites naturels de la Côte d'Azur.

L'épave de ce bateau de 12 mètres, partiellement calcinée, a été ensuite évacuée à la demande de la ville de Cannes.

Mais des dizaines d'autres navires fantômes occupent encore le littoral.

"C'est l'effet d'un vieillissement des bateaux post-boom de la plaisance il y a 20 à 30 ans" glisse-t-on à la préfecture maritime de la Méditerranée.

Des navires anciens, parfois endommagés ou mal entretenus, qui n'ont plus de valeur marchande mais dont le coût conduit parfois leurs propriétaires indélicats à les abandonner.

Des "hot spot" à La Seyne-sur-Mer, Villefranche-sur-Mer et Figari

La préfecture maritime de la Méditerranée en a répertorié 160 sur tout le littoral. Mais il pourrait y en avoir beaucoup plus. Certains coulent, d'autres partent à la côte lors des coups de mer.

C'est le cas chaque hiver, notamment à La Seyne-sur-Mer (Var), à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) ou à Figari (Corse-du-Sud), trois "hot spot" d'échouements en Méditerranée :

Lors de la tempête Alex, une vedette abandonnée avait rompu ses amarres et finir par s'échouer au début de la plage des Marinières, au fond de la rade de Villefranche-sur-Mer.

L'épave avait été grutée un mois plus tard à la demande de la mairie.

En mars, c'est dans la baie de Figari que cinq épaves ont été renflouées avec le concours des plongeurs-démineurs de la Marine nationale. Des bateaux transportés jusqu'à Toulon pour y être démantelés dans un chantier spécialisé. Une opération menée d'office et à la charge des propriétaires, qui pourraient avoir à débourser jusqu'à 20.000 euros de frais.

Anticiper la "fin de vie" de son bateau

Il est pourtant désormais possible de faire démanteler son navire gratuitement. Depuis deux ans, 450 propriétaires de bateaux en "fin de vie" en ont déjà bénéficié dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Ce sont en moyenne de petits bateaux, de 6 ou 7 mètres, et vieux d'une quarantaine d'années

Guillaume Arnauld des Lions, le délégué général de l'Association pour la plaisance éco-responsable (Aper)

Cette association agréé par le ministère de la Transition écologique et solidaire prend en charge depuis le printemps 2019 le coût de déconstruction, qui peut aller de quelques centaines d'euros pour une petite unité à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour une grosse vedette. Elle est financée par une "éco-contribution" sur la vente des bateaux neufs.

Cinq chantiers de "déconstruction" labellisés en Paca

Reste à la charge du propriétaire l'acheminement de son bateau jusqu'à l'un des chantiers de démolition labellisés. Il en existe cinq dans la région Paca, à Fréjus, La Crau, Toulon, Marignane et Gignac-la-Nerthe.

L'Association pour la plaisance éco-responsable vient de signer un partenariat de 5 ans avec Office français de la biodiversité (OFB) pour accompagner toutes les aires marines protégées afin identifier et retirer les épaves sur ces zones.

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