Coronavirus : en pleine pandémie, les médecins généralistes en première ligne pour leurs patients

Téléconsultations, déplacements à domicile, les médecins généralistes oeuvrent en première ligne. Leurs pratiques s'adaptent à la crise sanitaire. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la députée Delphine Bagarry a même mis sa fonction en veille pour se consacrer à son métier de médecin.

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Comme tous les lundis matin à Riez, Delphine Bagarry ouvre son cabinet. Mais ce 23 mars, en pleine épidémie de coronavirus, la médecin généraliste accueille très peu de patients.

"C'est paradoxal qu'en plein coronavirus, j'ai moins de patients. Après les gens restent chez eux, il respecte le confinement, on fait plus de téléconsultations et surtout des domiciles", indique Delphine Bagarry.

Dans son cabinet, les précautions sont de rigueur. Le médecin n'autorise qu'un patient dans sa salle d'attente, les suivants attendent dans leur voiture. Et après chaque consultation, elle désinfecte son matériel et son mobilier.

"Actuellement on protocolise beaucoup, notamment pour la gestion des secrétaires qui sont en première ligne. Ici, les cas suspects, soit on va chez eux, soit on les a en téléconsultation. Mais quand ils viennent, on s'adapte", explique Delphine Bagarry.

Priorité aux soins avant sa fonction étatique

Le 17 mars, la députée des Alpes-de-Haute-Provence a fait le choix de mettre en veille sa fonction pour se mettre "au service de la lutte contre le virus".

L'ancienne médecin urgentiste, pendant dix ans dans son département, a voulu "relever le défi qui se pose à notre nation". Elle est en première ligne.

"La priorité est là où on a le plus besoin de moi. La crise que nous traversons est une priorité absolue".

La députée n'a tout de même pas abandonné son rôle d'élu. Elle continue à être en relation avec ses collègues collaborateurs pour gérer les dossiers importants.

"Nous continuons à travailler sur des amendements et sur les différents votes à l'Assemblée comme celui sur le projet de loi d'urgence sanitaire", raconte cette mère de cinq enfants.

Personne ressource pour les urgences et la réserve sanitaire 

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Delphine Bagarry oeuvre actuellement pour harmoniser les pratiques entre soignants.

"Nous sommes en train de nommer un médecin référent coronavirus en ville, d'avoir des pratiques communes avec les infirmiers libéraux".

La députée est également personne ressource pour les urgences de Digne-les-Bains et Manosque et la réserve sanitaire.

"S'ils ont besoin de moi, je suis prête pour aller aider dans les hôpitaux", affirme Delphine Bagarry.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, le département des Alpes-de-Haute-Provence est le moins touché par le Covid-19 avec 22 cas, le 22 mars.

Des médecins très sollicités à Marseille

Dans les Bouches-du-Rhône, le nombre de cas augmente fortement avec 827 personnes testées positives au Coronavirus à la même date.

Dans ce contexte particulier, les médecins généralistes s'adaptent et continuent de se mobiliser pour leurs patients.

"La période n’est pas évidente mais nous devons y faire face et prendre nos responsabilités, soigner les gens en toute circonstance", déclare un médecin du 12e arrondissement de Marseille.

Des familles de soignants sont particulièrement inquiètes, notamment en raison du manque de masques. Certaines témoignent sur les réseaux sociaux et en appellent au gouvernement.

Le médecin généraliste plutôt que les urgences

A Vitrolles, Florence Zemour n'a reçu que deux patients ce lundi. Malgré tout, sa journée a été très chargée avec de nombreuses téléconsultations. Cette pratique se met petit à petit en place avec un ordinateur ou directement avec le téléphone.

"Nous avons un seul mot d'ordre : voir le moins de patients possible au cabinet. Parfois, c'est pas facile, mais on y arrive", explique Florence Zemour, élue à l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux Paca.

Le médecin appelle les gens à téléphoner au médecin traitant plutôt que d'engorger le Samu ou les urgences.

"Nous filtrons car si ce n'est pas grave, ça ne sert à rien de saturer des lignes ou des services. On les fait venir déjà au cabinet si c'est nécessaire", admet Florence Zemour.

Du système D pour se protéger

Au niveau des horaires, pour le moment, les médecins n'ont pas changé leurs habitudes. Par contre pour les jours à venir, ils se préparent.

"Nous n'avons pas augmenté les tours de garde pour le week-end, mais nous nous y préparons, car nous arriverons bientôt au pic de l'épidémie", explique Florence Zemour.

Dernièrement, les médecins de la région ont reçu "quelques" masques FFP2. Mais à situation exceptionnelle, chacun d'entre eux doit s'adapter. Des appels aux dons sont même effectués.

"On demande du matériel à des mairies ou des commerces voir des dons aux gens. Nous devons nous procurer nous-même les blouses, sous-blouses, charlottes et autres matériaux de protection", reconnaît Florence Zemour. Ces problèmes de matériels comme la pénurie de masques, touchent également d'autres professions notamment les aides-soignants ou encore les employés des pompes-funèbres
 
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