Elections régionales et départementales reportées d'une semaine : pourquoi et quelles conséquences ?

Pour tous ceux qui s’apprêtent à aller voter aux prochaines élections régionales et départementales, ce report d’une seule semaine peut paraître étonnant. Une semaine de plus pour étudier les programmes, peser les enjeux et faire son choix ? On vous explique.

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Jean Castex défend ce mardi 13 avril devant les députés le maintien en juin des élections départementales et régionales, mais avec un décalage d'une semaine. Le premier tour aurait donc lieu le dimanche 20 juin et le second le 27 juin. 

Pour tous ceux qui s’apprêtent à aller voter aux prochaines élections régionales et départementales, ce report d’une seule semaine peut paraître étonnant. Une semaine de plus pour étudier les programmes, peser les enjeux et faire son choix ? Cela paraît bien peu … On peut même penser que plus on va s’approcher de la fin du mois de juin, plus les électeurs potentiels auront la tête ailleurs et le regard tourné vers les vacances d’été à venir.

En fait, ce report d’une semaine est uniquement basé sur des considérations sanitaires liées à la campagne de vaccination. Une semaine dans le calendrier électoral, c’est très peu, en revanche il en va tout autrement dans le calendrier vaccinal.

En ce moment, on vaccine plusieurs centaines de milliers de personnes par jour en France. Comme la campagne de vaccination devrait encore s’accélérer d’ici à juin, un report d’une semaine représente plusieurs milliers de personnes vaccinées en plus,

explique Bertrand Gasiglia, le maire LR de Tourrette-Levens dans les Alpes-Maritimes.

C’est également ce que dit Alexandra Valetta-Ardisson, députée LREM des Alpes-Maritimes. "L'intérêt de ce report est avant tout sanitaire. Organiser les élections une semaine plus tard, c’est permettre à des milliers de gens supplémentaires d’être vaccinés au moment du premier tour", explique-t-elle.

Principe assez simple

En fait le report d’une semaine obéit à un principe assez simple : l’élection ne pourra se dérouler correctement que si la situation sanitaire est bonne, et cela ne sera possible que grâce à une vaccination progressant massivement jour après jour.

Un exemple concret : celui des assesseurs qui tiennent les bureaux de vote.

"Dans ma commune qui compte environ 10.000 habitants, il y a 18 bureaux de vote (9 pour les régionales et 9 pour les départementales). Ça représente au total 72 assesseurs", explique Jean-Pierre Dermit le maire (LR) de Biot dans les Alpes-Maritimes.

"En tout, c’est environ une centaine de personnes qui sera mobilisée dans ma commune pour ce rendez-vous électoral. Et toutes ces personnes voudront être vaccinées, ce qui est bien normal", ajoute-t-il.

Si l’on applique ce raisonnement à l’ensemble des communes et des bureaux de vote de France, on comprend que l’organisation d’une telle élection (avec deux scrutins en même temps) mobilise un nombre de personnes extrêmement élevé.

Il y a près de 35.000 communes en France et dans les grandes villes il y a parfois 1.000 ou 2.000 assesseurs. Et pour permettre au plus grand nombre d’être vaccinés, une semaine supplémentaire ne sera pas de trop.

C’est pourquoi le Premier Ministre a annoncé que 3 semaines avant les votes, les communes seront invitées à communiquer la liste des personnes mobilisées, afin qu'elles puissent bénéficier d'une vaccination. A défaut, ces personnes devront réaliser un test PCR ou antigénique datant de moins de 48 heures avant le jour du scrutin. Il pourra s'agir également d'un autotest réalisé juste avant.

Reste à savoir maintenant si ce délai de trois semaines est pertinent et s’il ne faudrait pas anticiper encore plus cette vaccination. 

Enfin, cette semaine supplémentaire ne devrait rien changer quant à l’organisation matérielle du scrutin qui devrait se dérouler un peu comme le deuxième tour des municipales de juin dernier avec masques, gel, plexiglas, et bureaux de vote largement aérés.

On sait déjà que le vote par procuration sera facilité : une même personne pourra avoir deux procurations avec possibilité de demande en ligne.

Reste une inconnue et de taille, car il n’y a pas que le scrutin. Il y a aussi la campagne qui doit se tenir bien avant le mois de juin.

La situation sanitaire de la fin avril et du mois de mai permettra-t-elle d’organiser une campagne pas trop confinée et qui garde encore du sens ? Le report du scrutin d’une semaine n’apporte pas de réponse à cette question essentielle.

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