Deux trains sur trois sont prévus à la circulation ce week-end des fêtes de Noël. Côté usagers, c'est la grande débrouille pour échanger son billet ou trouver un plan B.
C'est une grève peu conventionnelle sur une période symbolique, celles des fêtes de Noël. Un préavis a été déposé par les syndicats CGT et Sud-Rail du 23 au 26 décembre et du 30 décembre au 2 janvier. Cependant, ces syndicats n'appellent pas à faire grève mais c'est bien un collectif, celui des Agents du service commercial trains, plus communément appelés les contrôleurs, qui a décidé de se mettre en grève.
Résultat, un train sur trois devrait être supprimé à l'échelle nationale ce vendredi, mêmes chiffres pour les axes Atlantique et Méditerranée. Pour samedi et dimanche, la SNCF a averti qu'il y aurait un peu plus d'annulations que le vendredi. Selon l'AFP, les TGV entre gares de régions devraient être plus touchés qu'à Paris.
Les usagers ont commencé à recevoir mails et sms les informant de l'annulation de leur train mardi et sur les réseaux sociaux ça ne passe pas toujours très bien.
Vincent fait partie des 200 000 voyageurs, selon l'AFP, à s'être mis en quête d'un plan B. Pour lui la solution a été d'avancer son trajet Paris-Nice d'une journée, histoire de pouvoir rentrer de son déplacement professionnel à Monaco.
Hier après-midi tout était bloqué et hier matin, avant les annonces, j'ai pu avoir une des dernières places sur un Nice-Paris sachant que vendredi tout était complet depuis des semaines...
Vincent, usager SNCFcontacté sur Twitter
Si tous les autres trains sont complets et que la modification du billet est rendue impossible, la SNCF s'est engagée à rembourser les usagers à 200%.
Un choix de dates qui interroge
À la gare de Nice ce mercredi matin, certains usagers sur le départ étaient inquiets pour leur retour, "je crains le pire" confiait l'une d'entre eux, "soit je ne pars pas, soit je prolonge mon séjour". "Je croise les doigts", s'exprime une autre "je reprends le travail mardi". De la chance, cette autre passagère en a eu, ses dates de départ et de retour s'intercalent parfaitement avec la grève, elle n'est donc pas concernée, "mais ce n'est pas sympa, ils pourraient éviter de faire leur grève au moment des fêtes", déplore cette femme en traînant sa valise. Sur le parvis ils étaient plusieurs à comprendre la nécessité d'une grève pour ces travailleurs tout en déplorant le choix de ces dates.
Les contrôleurs justifient cette grève par la volonté d'obtenir "une spécificité propre dans notre métier avec un déroulement de carrière" comme l'indiqueYves Bozzi, chef de bord à la SNCF.
Nous n'avons pas la même vie que les autres cheminots et nous demandons d'être reconnus comme tel. [...] Nous dormons assez souvent à l'extérieur de nos foyers, nous avons une vie pas simple avec des horaires décalés, notamment les dimanches et jours fériés pour des salaires qui ne sont pas mirobolants. Nous ne sommes même pas à 2 000€ avec plus de 20 ans d'ancienneté.
Yves Bozzi, chef de bord SNCF
Quant au choix de ces dates symboliques, il explique que les discussions ont démarré bien en amont, "depuis à minima début octobre et là ce n'est malheureusement que la résurgence des échanges sourds qui ont eu lieu."
Des élus inquiets
Une affaire qui devient politique, plusieurs élus se sont exprimés s'inquiétant du sort des populations pour les fêtes de Noël. Sur Twitter, le maire de Cannes et président de l'association des maires de France, David Lisnard, juge cette grève indécente.
Le maire de Nice, Christian Estrosi a lui réagi par communiqué. Il demande au ministre des Transports de "procéder à la réquisition des personnels de la SNCF pour que les Français puissent circuler normalement."
Il est encore temps de ne pas gâcher les fêtes de Noël de nos concitoyens. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités.
Christian Estrosi, maire de NiceCommuniqué de presse
Pour exemple, ce mercredi en début d'après-midi, sur les 11 trains Nice-Paris prévus le vendredi 23 décembre, ils n'en restaient que quatre proposant des billets et deux seulement sur les neuf prévus le lendemain.