Deux apiculteurs des Hautes-Alpes se sont fait voler des ruches en hivernage dans le Var. Ils tentent aujourd'hui de reconstituer leurs colonies pour ne pas mettre en péril leur entreprise.
Mathieu Picavet avait mis ses 350 ruches en hivernage à Vidauban, près de Draguignan dans le Var. Ça a été un choc quand cet apiculteur d'Embrun a appris que 96 d'entre elles avaient disparu.
"Au début j'étais un peu dans le déni, je me disais, ce n'est pas possible que ça m'arrive à moi, autant de ruches d'un coup!" raconte Mathieu Picavet qui dirige une petite exploitation familiale, après on est en colère et après vient le découragement".
Dans son malheur, il n'est pas seul. Dans le même secteur et à la même date, un apiculteur du Queyras a lui perdu 186 ruches. Les voleurs ont sans doute profité du confinement pour embarquer les 276 ruches à bord de 4X4 avec remorques sans de faire prendre.
Le 2 avril, Frédéric Monnet a filmé la découverte de ses ruchers dévalisés :
Des vols liés à la flambée des prix
Pour Mathieu Picavet, le phénomène n'est pas nouveau et les auteurs font peu de doute. "Les vols ont tendance à se multiplier depuis plusieurs années, ça devient de plus en plus dur de maintenir des abeilles en bonne santé et d'avoir des colonies fortes. Et les prix des essaims ont fortement augmenté et c'est ce qui incite les gens à voler des ruches".C'est un coup dur pour Mathieu Picavet qui doit remonter 1/3 de son cheptel.Ce qui a vraiment de la valeur, ce n'est pas la ruche, c'est la colonie qui est à l'intérieur.
"Des collègues nous ont donné environ 25 reines qui sont déjà fécondées et à partir de ruches souches, on va reconstituer notre cheptel, ça va nous prendre une à deux saisons, donc quasiment deux ans pour revenir à notre point de départ".
100.000 euros de perte
La perte financière n'est pas immédiate, elle est sur toute la saison à cause des pertes sur la récolte du miel, explique-t-il. Les assurances remboursent, mais en partie seulement "sur le matériel mais jamais sur les pertes de récolte".Des ruches, des abeilles et tout ce travail perdu. L'apiculteur haut-alpin évalue son préjudice à 100 000 euros.