Les syndicats de cheminots ont appelé ce lundi 31 janvier à la grève à la veille des vacances scolaires de février, destinées au ski et au tourisme de montagne dans les Alpes. Ce mouvement pourrait être reconduit dès le 11 février. Un appel qui suscite de nombreuses réactions des autorités et acteurs locaux.
A Serre-Chevalier, station de ski de Briançon dans les Hautes-Alpes, la situation ne glisse pas, elle patine. Les syndicats CGT, Unsa, Sud Rail et FO ont appelé ce lundi 31 janvier à la grève des cheminots.
Conducteurs de trains, agents de la circulation et agents commerciaux sont invités à protester contre la fermeture des guichets dans les gares sur la ligne des Alpes.
Ce mouvement pourrait être reconduit dès le 11 février. Un appel qui suscite de nombreuses réactions virulentes des autorités, entités et acteurs locaux.
Crainte des vacances gâchées et de l'économie touchée
5 millions d’euros, c’est le montant de l’investissement du département dans le réseau ferroviaire au cours de la dernière mandature.
Si la situation pandémique a déjà fragilisé l’attractivité du territoire, Jean-Marie Bernard, Président du Département, estime qu’il ne peut pas "laisser quelques cheminots mettre à mal l’économie".
Soutenu par les élus, cette "volonté de paralyser le département et de mettre en danger l’attractivité du territoire, en plein pic de fréquentation touristique " est jugée "inadmissible".
Bien qu’ils déclarent comprendre les craintes vis-à-vis de l’emploi ainsi que les revendications des salariés, les élus considèrent « inacceptable » leur comportement.
Un comportement "scandaleux ", "irresponsable" et "incompréhensible"
"Scandaleux "," irresponsable", "incompréhensible", voilà comment Arnaud Murgia, Maire de Briançon et président de la Communauté de Communes du Briançonnais qualifie cet acte de grève.
"Je ne comprends même pas que la solidarité vis-à-vis des travailleurs dans nos vallées ne soit pas au premier plan dans l’esprit de chacun", déclare l'élu.
Selon lui, ce sont des milliers d’emplois qui sont menacés.
Il appelle ainsi les syndicats à revenir sur leur décision et à retourner aux négociations au plus vite.
Le Président de la région Renaud Muselier a déjà pris des décisions : les guichets des gares de Gap, Embrun, Mont-Dauphin, l’Argentière-la-Bessée et Briançon resteront ouverts tous les jours de l’année.
L’Ecole du Ski Français condamne également cet appel à la grève.
"Cette action est, à nos yeux, incompréhensible et irrespectueuse après deux années de saisons hivernales noires pour nos territoires de montagne", s'indigne Fabrice Lemaire, Président de l'Union Syndicale des ESF de Serre Chevalier Vallée Briançon.
"L’absence de trains sur les 3 prochains week-ends des vacances de février, et notamment sur les zones de Paris et Marseille, s'avérerait catastrophique pour l’ensemble des stations de sports d’hiver et qui plus est pour les stations des Alpes du Sud". ajoute-il.
Les Ecoles de Ski Français de la Vallée appellent ainsi les syndicats des cheminots à "faire preuve d’intelligence et de solidarité" en reconsidérant leur position.