Jusqu'à quatre mois de prison ferme ont été requis jeudi à Gap contre les "sept de Briançon", des militants poursuivis pour
avoir aidé des étrangers à entrer en France. Le jugement a été mis en délibéré au 13 décembre.
Le procureur de la République Raphaël Balland a requis des peines allant jusqu'à 4 mois de prison ferme à l'encontre des "7 de Briançon", parmi lesquels le secouriste Benoît Ducos qui avait aidé une migrante sur le point d'accoucher. Dans ce procès devant le tribunal de Gap, sont jugés une Italienne (absente à l'audience), un Suisse, un Belgo-Suisse
et quatre Français, âgés de 22 à 52 ans. Le procureur a renoncé à la circonstance aggravante de "bande organisée" au final et les peines requises sont moindres : 6 mois avec sursis à l'encontre de cinq prévenus; et douze mois, dont quatre fermes,
pour les deux autres, déjà condamnés dans le passé et poursuivis aussi pour rébellion.
a affirmé le procureur, pour qui l'affaire n'a "rien à voir avec la délinquance solidaire". Il souligne : "il y a des manières légales d'aider des étrangers en situation irrégulière, et il y a des manières illégales. Il y a des manières légales de leur faire passer la frontière, et des manières illégales".Chacun ici peut se mobiliser pour défendre ses idées, même les plus radicales, mais sans franchir les frontières de la loi.
Pour leur défense, les prévenus ont répondu que le 22 avril, en partant manifester de Clavière pour finir à Briançon, leur intention n'était pas de faire passer la frontière franco-italienne à des clandestins, mais de réagir à la démonstration d'hostilité aux migrants menée, la veille, par le groupuscule Génération Identitaire (GI). "Il y a eu une volonté d'exprimer nos idées, notre mécontentement face au déploiement, la veille au col de l'Échelle, de Génération identitaire, mais aussi, plus généralement, contre la militarisation des frontières. C'était une simple manifestation et il n'y a eu aucun groupe de meneurs. On a tous manifesté ensemble", affirme Théo Buckmaster,
24 ans.
La justice leur reproche d'avoir facilité, ce jour-là, l'entrée d'une vingtaine de migrants mêlés au cortège, en forçant le barrage des forces de l'ordre. Le jugement a été mis en délibéré au 13 décembre.