Les Jeux Paralympiques viennent de s'achever à Pékin ce dimanche 13 mars. Les quatre athlètes provençaux engagés cette édition ont connu le succès. Chacun à sa manière. Une pluie de médailles pour Arthur Bauchet, un titre revanchard pour Maxime Montaggioni, un bronze légèrement amer pour Valentin Giraud-Moine et le show Manoël Bourdenx. On vous dresse le bilan.

Arthur Bauchet (Serre-Chevalier), Maxime Montaggioni (Nice), Manoël Bourdenx (Queyras) et Valentin Giraud-Moine (Orcières-Merlette) avaient tous des ambitions de médailles au moment de s'envoler pour Pékin fin février. S'ils ont connu des fortunes diverses, trois des quatre athlètes provençaux reviennent en France avec au moins une médaille autour du coup.

Arthur Bauchet : le petit prince devenu roi du para ski alpin

C'est l'homme de ces Jeux Paralympiques côté français. Quadruple médaillé d'argent il y a quatre ans à PyengChang, Arthur Bauchet a éclaboussé de son talent et de sa pugnacité ces neuf jours de compétition en Chine. A seulement 21 ans, le skieur de Serre-Chevalier a remporté trois titres sur les pentes de Yanginq en descente, super combiné et slalom en plus de s'adjuger la médaille de bronze sur le slalom géant. 

Arthur Bauchet est atteint d'une paraparésie spastique, un trouble de la moëlle épinière qui lui provoque de violentes contractures musculaires incontrôlables aux deux jambes. Avec l'enchaînement des épreuves (cinq courses en neuf jours), le natif de Saint-Tropez a dû dépasser à plusieurs reprises son seuil de tolérance à la douleur pour monter sur le podium. L'exemple le plus frappant reste sur le slalom géant. Arthur se bat contre son corps pour arracher la médaille de bronze à l'issue de la deuxième manche avant de s'effondrer, perclus de crampes, à peine la ligne franchie. 

"C’était très dur à l’arrivée, j’ai eu une grosse crise, expliquait le haut-alpin d'adoption, installé sur un fauteuil roulant faute de pouvoir tenir debout. J’en avais déjà eu une petite entre les deux manches, mais là elle était solide celle-ci. Je ne contrôlais plus rien dans les jambes. Tous mes muscles se contractaient. J’ai même eu les abdos qui se contractaient, j’avais vraiment mal. C’est le sport de haut-niveau, c’est le dépassement. Aujourd’hui, je crois que je suis allé chercher mes limites et maintenant je sais que je peux aller les chercher".

Grand espoir du para ski alpin, Arthur Bauchet a pris une nouvelle dimension pendant cette olympiade. A lui seul, il a glané un tiers des médailles tricolores. Des performances qui l'ont propulsé porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie de clôture. Une juste récompense pour le jeune homme qui a grandi à Grimaud dans le Var jusqu'à son adolescence. Sa famille s'était d'ailleurs rassemblée dans la salle qui porte son nom pour suivre la dernière course de leur champion

Valentin Giraud-Moine : un guide en bronze

Malgré un beau palmarès chez les valides (2ème de la mythique descente de Kitzbühel en Autriche en 2017), Valentin Giraud-Moine n'avait jamais connu la joie d'une participation aux Jeux Olympiques. C'est finalement comme guide du malvoyant, Hyacinthe Deleplace, que le skieur d'Orcières-Merlette a pu découvrir cette épreuve mythique. 

Et leur histoire paralympique commune commence à merveille. 3ème de la descente, le duo offre au clan tricolore la première médaille de ces Jeux. Mais après leurs trois titres de champions du monde mi-janvier, les deux hommes s'attendaient à mieux. 

"On est heureux mais on est en même temps très déçu parce que l'on venait pour l'or, parce que l'on était bien en place, que l'on avait fait du super ski à l'entraînement. Hyacinthe avait d'ailleurs fait un très bon 3ème entrainement, a réagi Valentin Giraud-Moine sur l'aire d'arrivée au micro de France Télévisions. 

"Et là, on a un peu raté le fond de mur, pas très bien lancé la vitesse sur le plat et malheureusement, ça nous coûte très cher. Mais voilà, on a le bronze et on est quand même très très content de faire une médaille. C'est notre première aux Jeux pour tous les deux et on va s'en servir pour aborder le Super-G différemment".   

Malheureusement, Hyacinthe et Valentin échouent à la 4ème place du Super-G avant de vivre une autre désillusion sur le Super-Combiné. En tête à l'issue de la manche de Super-G disputée avec Valentin Giraud-Moine, Hyacinthe Deleplace part ensuite à la faute sur le slalom disputé avec son autre guide, Maxime Jourdan. 5ème place au final. Frustrant. 

Maxime Montaggioni : la revanche du Phénix

Maxime Montaggioni tient sa revanche. Le Niçois de 32 ans a enfin réalisé son rêve de devenir champion paralympique. Après avoir été sorti dès les quarts de finale en boardercross, le natif de Marseille a sorti une deuxième manche de folie lors du banked slalom pour remporter le titre.

"C'est incroyable franchement. Beaucoup d'émotions, expliquait-il, ému, au micro de France Télévisions. 

"C'est un soulagement de ouf. C'est 4 ans de travail qui payent, qui aboutissent à quelque chose. C'est beaucoup de pression personnelle qui s'évacue car ça me tenait à cœur de performer. Je voulais repartir avec une médaille. Là, c'est l'or, c'est incroyable". 


Jusqu'à ce 11 mars 2022, la carrière de Maxime Montaggioni était jalonnée de rendez-vous manqués. Le plus marquant, il y a quatre ans, aux Jeux Paralympiques de PyengChang. Favori, le snowboarder du Mercantour se rompt le ligament croisé antérieur d'un genou lors d'un entraînement et doit renoncer aux Jeux. Le Niçois, né avec une malformation congénitale de l'avant-bras droit, rentre alors dans une dépression, "un tunnel sans fin", qui va durer trois mois avant de progressivement remonter la pente.

Quintuple champion du monde de snowboard (deux titres en cross et trois en banked slalom depuis 2017), Maxime Montaggioni a finalement vaincu le signe indien. 

Manoël Bourdenx : une dernière descente culottée

C'est le seul athlète provençal à revenir sans breloque de Pékin. Mais Manoël Bourdenx, Baboo pour les intimes, n'en a pas moins oublié de faire le show. Distancé après la première manche du slalom, le skieur du Queyras (Hautes-Alpes) a décidé de disputer la deuxième manche en... slip, juste flanqué de son dossard et d'une banderole qu'il a tenu à déployer à son arrivée. Une banderole où il demande : "est-ce que l'on vaut moins ?" en référence aux différences de traitement entre athlètes olympiques et paralympiques. A coup sûr, l'une des images de ces Jeux Paralympiques.

Amputé d'une jambe à la suite d'une attaque de requin tigre à Hawaï, en 2017, Manoël Bourdenx disputait ses premiers Jeux Paralympiques à 34 ans. Dans l'ombre d'Arthur Bauchet, le skieur haut-alpin aura réalisé une belle olympiade marquée par une superbe 7ème place en descente. Il a ensuite pris la 13e place du géant et la 12e et du super combiné en Chine. Un portrait signé Guillaume Papin et Julien Ababsa à découvrir :

Les provençaux reviennent de Chine avec quatre médailles en or et deux en bronze, soit la moitié du total des médailles françaises ! 

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