France 3 Provence Alpes Côte d'azur programme lundi 11 juin, après Soir 3, un documentaire intitulé "La Grand messe : un amour de tour". Les auteurs estiment que les bords du Tour de France revêtent d’étonnants liens avec différents aspects des pèlerinages religieux d’antan.
Un film pour parler de ceux qui encouragent le Tour de France,
Un film sur des pèlerins des temps modernes,
Un film dans un virage du col d’Izoard,
Un film sur des camping-cars qui arrivent 15 jours avant l’étape,
Un film pour parler du temps qui passe entre route et précipice,
Un film sur les vacances, sur ce nouveau quotidien,
Un film pour parler de notre besoin de communauté.
Tous les ans, au mois de juillet, la plus grande course cycliste au monde traverse la France de part en part, en un peu plus de 20 étapes.
Des milliers supporters, à pied ou en camping-car, s’installent le long de son parcours pour encourager les coureurs (et souvent aussi pour profiter de la caravane publicitaire).
Ce que l’on sait moins c’est que certains camping-caristes arrivent sur un bord de route parfois plus de 15 jours avant l’étape qu’ils s’apprêtent à encourager.
Leurs motivations sont diverses : avoir une place de choix pour le jour de la course pour encourager les coureurs ou pour passer à la télévision ou encore profiter d’un lieu de vacances hors du commun (car interdit le reste de l’année) mais qui peut étonner vu leur proximité avec la route.
La 18ème étape du Tour de France passe le 20 juillet par le mythique col d’Izoard dans les Alpes. C’est la 35ème fois que ce col à 2361m est franchi par le Tour. Cette année l’arrivée se fera au sommet.
Deux semaines avant l’étape, quelques centaines de mètres plus bas, les premiers camping-cars s’installent au bord de la route des derniers virages.
Nous avons suivi le quotidien des nouveaux « habitants » de 3 virages du col, situé à 5, 4 et 3 km de l’arrivée.
Dédé et Jojo, Cruchot, Marie et Jacky, Roger, Jacques et Annick nous accueillent pendant 15 jours à l’intérieur de leur camping-car.
Parole aux deux réalisateurs du film coproduit avec Supermouche productions : Meryl Fortunat-Rossi et Valery Rosier :
Le Tour de France est un évènement sportif planétaire. Également, surnommé, le "Tour de la France", il est le symbole du mois de juillet et des vacances. Plus de cent ans après sa création, le Tour ressuscite chaque été, les souvenirs des "vacances de papa", de la "nationale 7", des "congés payés", du temps des copains et de l'insouciance.
Pour le spectateur le principe est simple : on pose sa caravane (ou sa tente) sur le premier bout de terrain disponible, on profite du soleil et du paysage, on partage un bon repas en famille, entre amis ou avec ses voisins éphémères, on applaudit les coureurs, on procrastine...
Idolâtré par certains, le Tour n’en est pas moins dénigré par d’autres.
Il transporte avec lui une image limite beauf .
Une image très éloignée de notre propre sentiment sur ce Tour. Point de départ qui nous attirait d’autant plus pour faire un film. Nous avons tous les deux toujours aimé montrer à quel point il y avait parfois des belles et profondes choses derrière ce que l’on a tendance à regarder avec trop de hauteur.
Ce film c’est aussi et surtout l’envie de partager un regard très personnel sur cet événement.
Lors de nos repérages nous avons découvert et ressenti de nombreuses choses que nous retranscrivions consciencieusement dans nos petits carnets de note. L’essentiel de ces notes se tenait en une phrase :
les rassemblements autour du Tour sont à l’image du besoin ancestral de l’homme de Communauté.
Ce film veut présenter les protagonistes de cette communauté très particulière et les mécanismes qui y son t liés. Nous voulons apporter un regard tendre et amusé sur la construction de cette communauté éphémère et qui se reconstruit chaque année à la même période mais en des lieux différents.
Nous avons aussi voulu intégrer un autre ressenti : les bords du Tour (et plus largement de ce genre de tourisme) revêtent d’étonnants liens avec différents aspects des pèlerinages religieux d’antan. La comparaison peut paraître surprenante mais les liens sont bel et bien là.
Il ne s’agit pas du tout de dire que les supporters du Tour sont les nouveaux pèlerins mais bien de remarquer que l’être humain est mû depuis toujours par les mêmes choses. Ces constatations devraient influencer la forme que nous voulons donner au film, créer un sentiment de procession religieuse.