Un client de la Poste de Gap, dans les Hautes-Alpes, qui ne pouvait pas retirer son colis faute du bordereau demandé, a agressé physiquement un employé du bureau, vendredi 25 octobre. Les syndicats dénoncent la réorganisation en cours qui génère de l'énervement dans les files d'attente
"Ça fait deux mois qu'on prévient la direction de La Poste". Jean-Marc Germain, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière pour les Hautes-Alpes est doublement en colère. D'abord en raison de l'agression subie par un salarié du bureau central de Gap. Mais aussi contre le redécoupage interne qui, selon lui, l'a favorisée.
Pas le bon bordereau
Vendredi 25 octobre vers 14 heures, un client qui venait chercher un colis au guichet du bureau rue Carnot s'en est pris physiquement au postier chargé de la remise des objets postaux.
Après plus de 10 minutes passées dans la file d'attente, l'homme n'a pas supporté de devoir faire demi-tour sans son colis, l'agent venait en effet de lui signifier qu'il n'était pas en possession du bon bordereau de retrait.
10 jours d'ITT
Il s'est alors précipité sur l'employé, et lui a tordu le cou. Hospitalisée, la victime s'est vue attribuer une incapacité de travail de 10 jours. L'agresseur a immédiatement été placé en garde à vue pour des faits de "violence sur personne chargée d'une mission de service public ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours" puis placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé en janvier prochain.
Une députée réagit
Sur Facebook, Maire-Josée Allemand, députée des Hautes-Alpes (NFP-PS) a tenu à apporter son soutien à l'employé agressé, "et plus largement aux employés des services publics, qui subissent régulièrement des faits de violence inacceptables".
Rien ne justifie la violence, les invectives et les menaces
Maire-Josée Allemand, députée des Hautes-Alpes (NFP-PS)
Elle salue un personnel "vaillant et méritant", dans des services publics "tant démunis de moyens".
"On s'y attendait"
"Les employés de la Poste subissent de plus en plus d'agressions verbales, mais là, on passe un cap, et d'autres agressions pourraient se produire" se désole le secrétaire départemental de FO. Et Jean-Marc Germain pointe la responsabilité du groupe La Poste, qui a récemment décidé de centraliser les retraits de colis et recommandés de Gap dans l'unique bureau de la rue Carnot. Avec à la clé de longues attentes pour les clients, et une "dégradation du service public".
Les bien pensants parisiens ne mesurent pas les conséquences catastrophiques de leurs choix
Jean-Marc Germain, secrétaire général FO des Hautes-Alpes
Afin de répondre à la préoccupation de sécurité du personnel dans le bureau de Gap organisé en "îlots" sans protection spécifique, les syndicats locaux unanimes ont formulé une demande de recrutement d'un agent de sécurité auprès de leur direction. Nécessaire selon eux pour faire face au pic de clientèle attendu pendant la période de Noël.