La neige est tombée en abondance dans le Queyras dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 mars. Entre 80 cm et 140 cm de poudreuse ont recouvert les stations d'Abriès, de Saint-Véran et de Ceillac (Hautes-Alpes), nécessitant par endroits des opérations de mise en sécurité face au risque d'avalanche.
Les stations de ski de la vallée du Queyras dans les Hautes-Alpes se sont réveillées ce lundi 4 mars sous un épais manteau neigeux, après les abondantes précipitations de la nuit. Une bonne nouvelle pour les skieurs, qui nécessite quelques précautions liées au risque d'avalanche.
Des déclenchements d'avalanches
À Abriés, le village a été recouvert de 80 cm de neige et les pisteurs ont mesuré 1,40 mètre de poudreuse au sommet de la station, à 2200 mètres d'altitude. Si l'épisode n'a rien d'exceptionnel, ce qui a surpris habitants et vacanciers, c'est son intensité. Ce que confirme la régie syndicale des stations du Queyras : "On n'avait pas vu autant de neige tomber en si peu de temps cette saison", explique Alexandre Simiand, le directeur d'exploitation de la régie, "sans doute, car la perturbation venait de l'est et nous étions pile sur son trajet." Pas question pour ses équipes d'ouvrir les pistes au public avant d'avoir procédé aux opérations de sécurisation nécessaires.
Deux déclenchements d'avalanche à titre préventif ont donc été conduits lundi dans la matinée à Abriès et Ceillac, pour permettre la réouverture partielle des stations, qui seront entièrement accessibles au public mardi matin. Des manœuvres techniques de routine pratiquées "dès qu'il tombe plus de 40 cm de neige d'un coup", explique Alexandre Simiand.
"C'est la nature qui décide !"
À Saint-Véran, la station n'a ouvert partiellement qu'à 11 heures du matin, pour laisser le temps aux pisteurs de s'assurer qu'aucun risque réel d'avalanche ne subsistait. La déception de trouver les remontées mécaniques closes fut donc de courte durée pour les skieurs. Alfonso et son fils Pietro, sont arrivés du Var vendredi dans cette station familiale qu'ils fréquentent depuis des années : "On ne s'attendait pas à trouver autant de neige, on est assez surpris, mais du coup, on est contents", se réjouit Alonzo, skis aux pieds et casque vissé sur la tête, prêt à prendre le télésiège fraîchement rouvert.
Freddy, lui, a accusé le coup. Arrivé la veille et levé de bonne heure pour partir "surfer la peuf", cette belle poudreuse qu'il admirait depuis sa fenêtre, il a dû patienter pour étrenner son forfait. Mais le trentenaire s'est consolé en filmant le paysage avec son smartphone, profitant d'un soleil radieux, planté dans la neige jusqu'aux genoux. "C'est la nature qui décide", commente ce Marseillais, "nous, nous sommes ici pour consommer du loisir, mais ce n'est pas comme ça que ça marche, on ne peut pas tout acheter".
Et surtout, il se réjouit de finalement embarquer à bord du télésiège pour une journée de glisse prometteuse.
Cet épisode hivernal a sans doute réchauffé le cœur des habitants de la vallée, inquiets de la hausse des températures. Situé à 2042 m d'altitude, Saint-Véran est la plus haute commune d'Europe. Elle fait partie des neuf stations de ski les plus menacées par le changement climatique en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, selon un rapport de la Cour des comptes.