PIP : l'ex patron veut refrabiquer des implants.

Jean-Claude Mas, ancien dirigeant de PIP apparaît dans l'organigramme d'une société que veulent créer ses enfants.

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Selon nos confrères de Var-matin/Nice-Matin, Jean-Claude Mas et ses deux enfants ont déposé, en juin dernier, au tribunal de commerce un projet de création d'une société baptisée cette fois France Implant Technologie (FIT). Dans l'organigramme, Jean-Claude Mas apparaît comme "consultant-technico-commercial".

Selon le "business plan", FIT s'apprête à prendre le relais de PIP, l'ancienne société implantée à la Seyne-sur-Mer, dont les produits avaient été interdits en mars 2010 après la découverte d'un gel suspect.

Dans l'organigramme, l'un de ses fils Nicolas Lucciardi, est promu président. Deux anciens cadres de PIP seraient également cadres dans le projet de nouvelle société en tant que "responsable qualité règlementaire" et "responsable de la production".

Un invesissement de deux millions d'euros est nécessaire pour remettre les locaux en état et démarrer la nouvelle fabrication. FIT ciblerai les marchés sud-américain et asiatique et espère obtenir le certificat de libre vente en juin prochain. L'objectif est de produire  400 prothèses par jour avec une vingtaine d'employés et en utilisant toujours la même stratégie commerciale : celle de vendre 10% moins cher que les concurrents. Rappelons que ce positionnement "low-cost" avait conduit PIP 0 utiliser un gel non-conforme.

Les principales étapes de l'affaire PIP

Les prothèses mammaires défectueuses PIP inquiètent des dizaines de milliers de

femmes porteuses dans le monde.

Voici les grandes étapes de l'affaire aux ramifications désormais internationales:

-- 2010 --

- 30 mars: L'Agence des produits de santé (Afssaps) annonce le retrait du marché

des implants mammaires de la société Poly Implant Prothèse (PIP) à La Seyne-sur-Mer

(Var). L'entreprise est placée en liquidation.

L'Afssaps incrimine un taux anormal de ruptures et l'utilisation d'un gel "différent

de celui déclaré lors de la mise sur le marché". Les porteuses sont appelées à

consulter leur chirurgien.

- 2 avril: Première plainte d'une habitante de Draguignan

(Var) porteuse de prothèses PIP.

- 9 avril: Retrait du marché au Chili.

- 10 juin: Plaintes à Marseille de plus de 500 femmes de

l'association des Porteuses de Prothèses PIP (PPP).

- 1er août: PIP repris par l'Américain Gem Care.

- 28-29 sept: L'Afssaps recommande un renforcement de la surveillance et le retrait

des prothèses en cas de suspicion de rupture.

Le ministère de la Santé annonce la prise en charge des frais médicaux et chirurgicaux

ainsi que du remplacement pour les patientes relevant d'une chirurgie du cancer

du sein.

 - 19 nov: Plainte de l'association PPP contre l'organisme de certification allemand

TÜV Rheinland qui avait certifié le gel utilisé par PIP.

-- 2011 --

- 21 nov: Décès à Marseille d'un lymphome d'une femme porteuse

de prothèses PIP.

- 8 déc: Ouverture à Marseille d'une première information

judiciaire contre X pour blessures et homicide involontaires après le décès en

2010 d'une femme d'un cancer dans le Gers. C'est le deuxième décès signalé d'une

porteuse de prothèses PIP.

Mise en place d'un comité de suivi (autorités sanitaires, professionnels de santé,

sociétés savantes, associations de patients).

- 23 déc: Les autorités françaises recommandent à environ 30.000 femmes de se

faire retirer leurs prothèses à titre préventif, après que huit cas de cancers

ont été signalés. Elles invoquent des "risques bien établis" de "ruptures" et "le

pouvoir irritant du gel pouvant générer des réactions inflammatoires".

Cette décision est basée sur les conclusions d'experts de l'Institut national

du cancer (INCa)

Le Brésil recommande aux 25.000 femmes porteuses de prothèses PIP de consulter

leurs médecins. La Finlande et l'Italie préconisent également une surveillance.

- 24 déc: La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) annonce que son

organisme portera plainte au pénal "pour tromperie aggravée et escroquerie".

- 27 déc: Les autorités sanitaires américaines (FDA) font état de "graves violations"

dans le processus de fabrication constatées dès 2000, suite à une inspection de

ses enquêteurs dans l'usine de PIP. La FDA relève des implants "frelatés" et des

méthodes de fabrication non conformes aux règles de référence.

Le ministère de la Santé du Venezuela propose le retrait gratuit des implants

défectueux dans les centres de santé publics.

Le ministère de la Santé à La Haye recommande des visites de contrôle pour les

porteuses néerlandaises, dont le nombre est estimé à un millier.

- 28 déc: l'avocat de quatre porteuses de prothèses mammaires PIP annonce qu'il

va engager un recours au civil contre l'organisme allemand TÜV, mais aussi contre

les chirurgiens esthétiques des quatre femmes pour "manquement à leur devoir d'information".

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