Un délit de "favoritisme" concernant un contrat de conseiller artistique de l'Opéra et devra verser 8.000 euros
La ville de Nice a été reconnue coupable vendredi d'un délit de "favoritisme" concernant l'octroi d'un contrat de conseiller artistique de l'Opéra et devra verser 8.000 euros d'amende.
Le tribunal correctionnel de Nice a également examiné le degré d'implication d'une adjointe au maire et de deux responsables des services de la ville.
Ils ont tous été relaxés, tout comme Alain Lanceron, président de deux labels de disques chez EMI, qui avait obtenu le contrat de directeur artistique pour redonner du lustre à l'Opéra de Nice durant la saison 2010-2011.
"Il nous a obtenu des contrats de personnes de très grande qualité. C'est un grand carnet d'adresse", avait plaidé la députée (UMP) et adjointe au maire Muriel Marland-Militello devant le tribunal fin janvier.
L'Opéra de Nice, en grand manque de notoriété, venait d'échouer dans une tentative de rapprochement avec l'Opéra de Monaco.
L'affaire avait démarré par une plainte d'un notable local, André Chauvet, à l'époque dans une faction d'opposition au maire (UMP) Christian Estrosi au sein du conseil municipal.
"La transparence n'était manifestement pas au rendez-vous" pour ce contrat de conseiller artistique, avait estimé fin janvier le procureur, Jean-Philippe Mescle, en s'interrogeant sur "une réelle mise en concurrence" prévue dans le code des marchés publics.
"On a mis la charrue avant les boeufs !", avait-il souligné. Cinq mois avant la rédaction d'un contrat en bonne et due forme, la nomination d'Alain Lanceron avait été annoncée par le maire en juillet 2009 au cours d'une conférence de presse.
Alain Lanceron, qui s'était découvert une passion pour l'opéra durant sa jeunesse passée à Nice, avait annoncé avoir accepté ce contrat "pour des raisons sentimentales" et une rémunération de 60.000 euros. Il s'était fermement défendu devant le tribunal d'avoir programmé des artistes ayant enregistré des disques chez EMI.
Cette affaire n'a rien de comparable avec le sulfureux scandale qui avait touché l'Opéra sous l'ère de l'ex-édile Jacques Médecin, lui valant deux ans de prison en 1995. Une association, créée pour gérer l'Opéra dans les années 80, avait servi à envoyer des fonds à un compte personnel de Jacques Médecin à Los Angeles.