Déconfinement : les maires d'Antibes et de Cannes demandent la réouverture des plages, pas le maire de Nice

Après l'annonce du premier ministre d'une possible réouverture des plages sur demande des maires, David Lisnard et Jean Leonetti annoncent qu'il y sont favorables. Le maire de Nice préfère attendre.

Mise à jour du 7 mai 16h50
Le ministre de l'Intérieur annonce ce jeudi après-midi que les maires pourront demander au préfet de leur département une dérogation pour permettre l'ouverture des plages, sous réserve de garantir la distanciation sociale.

Ce sera le cas à Cannes, dont le maire a écrit ce jeudi avant même cette annonce, ainsi qu'à Antibes, où Jean Leonetti annonce qu'il va en faire la demande au préfet des Alpes-Maritimes.
 
A Nice en revanche, Christian Estrosi a fait savoir qu'il ne souhaite pas que les plages de la commune rouvrent dans l'immédiat. "Je livrerai les principaux espaces publics, la Prom, les jardins avec des horaires pour les personnes âgées, mais n’allons pas trop vite non plus. Je ferai un bilan plus tard pour voir pour la réouverture des plages".

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Le département des Alpes-Maritimes sera-t-il véritablement "déconfiné" le 11 mai - comme permet de l'espérer son statut "vert" sur la carte du ministère de la Santé - si la mer et le littoral restent interdits d'accès ? Un déconfinement "uniquement terrestre" est pourtant une hypothèse qui a pris corps depuis l'annonce par le Gouvernement du maintien de l'interdiction d'accès aux "plages".
Une première phase qui ne concernerait ni le littoral ni la mer serait aussi décevante qu'incompréhensible pour beaucoup d'Azuréens amoureux de la mer.
C'est le cas de Cyril, confiné exemplaire à Cannes et grand amateur de wind surf :

"Nous nous sommes confinés avant que le gouvernement nous l'impose, j'ai enlevé les enfants de l'école avant que le gouvernement ferme les écoles, n'ai plus mis les pieds dans un supermarché..."
 

#RendezNousNosPlages

Sauf que la perspective de voir prolongée au-delà du 11 mai l'interdiction d'accéder à la Grande bleue lui est insupportable :

"Nous avons accepté le confinement jusqu'au 11 mai. Cependant cette décision de nous empêcher de faire nos sports individuels sur la mer afin que les touristes ne soient pas tentés est inadmissible. Nous ne l'acceptons pas."
 

Lionnel Luca pour "la nage sans plage"

Alors, le mots-clé #RendezNousNosPlages buzz sur les réseaux sociaux pour espérer faire sauter le verrou de l'interdiction d'accès aux plages, mais aussi aux sentiers littoraux et à la mer.
Dans les Alpes-Maritimes une pétition, lancée par un Antibois, pour un "accès à la mer pour la pratique des activités" dès le 11 mai, a recueilli plus de 20.000 signatures. Et depuis quelques jours, des élus se mobilisent.

Le premier est le maire de Villeneuve-Loubet. Lionnel Luca (LR) milite pour que soit autorisée "la nage sans plage". Interdire la bronzette mais autoriser les bains de mer, parce que "le sport vecteur de bien-être, de santé et de cohésion sociale, doit être préservé." Il l'a écrit au préfet des Alpes-Maritimes le 28 avril. Sa demande est, pour l'heure, restée lettre morte.
 

55 députés LREM écrivent au Premier ministre

Deux jours plus tard, d'autres élus s'adressent directement au Premier ministre. Le 30 avril, 55 députés de la majorité LREM parmi lesquels Alexandra Valetta-Ardisson, élue de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes,  ont co-signé un courrier pour demander à Edouard Philippe "que l'accès des plages au public soit à nouveau possible dès le 11 mai".
"Il y a une levée de boucliers de maires et de parlementaires en Bretagne, à laquelle je me suis associée ainsi que Sereine Mauborgne (député LREM de la 4e circonscription du Var) parce qu'en Méditerranée aussi, la mer et la plage font partie intégrante de nos espaces naturels."
 

Privation "absurde"

"Il faut prendre en considération les spécificités territoriales, nous priver de marcher sur la plage ou de faire du paddle est absurde."

Pour l'élue de l'ouest des Alpes-Maritimes, l'ouverture du littoral permettrait aussi de "disperser les gens qui risquent sinon d'être agglutinés sur les promenades de bord de mer".

Réunion en préfecture ce jeudi 7 mai

Sollicitée, la préfecture des Alpes-Maritimes dit "attendre les instructions du gouvernement". Une réunion serait prévue ce jeudi en préfecture pour évoquer la situation des plages. En attendant s'applique l'arrêté préfectoral du 22 mars interdisant l'accès du public au rivage de la mer.

Le texte considère notamment que le littoral n'est pas un espace public indispensable aux déplacements. Mais avec le déconfinement, cet argument ne sera plus d'actualité. L'arrêté est aussi justifié par "la présence régulière du public" et la difficulté de le contrôler.
 

Le maire de Cannes demande "des chenaux" d'accès à la mer

"A partir du 11 mai rien ne justifiera le maintient d'une telle interdiction à moins qu'elle soit prévue au niveau national ou justifiée par des circonstances locales particulières" écrit ce jeudi 7 mai le maire de Cannes dans un courrier adressé au préfet des Alpes-Maritimes.

La mer est vue par certains simplement comme un appel au tourisme. Pour nous, elle est un élément fondamental de notre identité, de mode de vie. Le littoral, c'est une partie de notre oxygène.

David Lisnard demande "une règlementation adaptée qui permette de rétablir l'accès à la mer pour certaines activités sportives individuelles". Il cite notamment la nage, la plongée, la planche à voile, le paddle, la pêche de loisir.

"L'accès pourrait être contrôlé par la matérialisation de chenaux sur le sable afin d'interdire toute station prolongée sur la plage non justifiée par la préparation à une pratique sportive en mer".
 

Monaco a déconfiné la mer, pas les plages

Concernant l'autorisation d'évoluer "en mer" - baignade, plongée, navigation, sport de glisse - la décision appartient au préfet maritime. Elle est attendue dans les prochains jours.

Chez nos voisins monégasques, où la première phase du déconfinement a débuté ce lundi 4 mai, les plages sont toujours interdites mais la navigation autorisée, le 9 heures à 20 heures. En Italie, l'accès aux plages est autorisé, mais les rassemblements y sont toujours interdits.

 
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