Le gouvernement reste opposé à la possibilité d'entrer en apprentissage dès 14 ans, au lieu de 16 ans, mesure abrogée par l'exécutif en 2013, mais réclamée notamment par le président de la région Paca Christian Estrosi (LR), a-t-on appris mercredi dans l'entourage de Manuel Valls.
Le retour à l'apprentissage à 14 ans "n'est pas la position du gouvernement et on voit les objections de fond à cette mesure", a-t-on indiqué de même source.
Selon Le Figaro, lors d'une réunion mardi sur l'emploi avec les présidents de région à Matignon, le Premier ministre avait recadré sa ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, coupable à ses yeux de s'être montrée trop fermée à un éventuel retour de l'apprentissage à 14 ans.
"Nous n'avons pas fait venir les présidents de région pour dire 'non'. Vous n'êtes pas là pour dire 'non' à des personnes que j'ai invitées à Matignon pour faire des propositions", avait déclaré M. Valls, selon le quotidien, qui cite des participants.
Si la position du gouvernement reste bien le rejet de ce retour à 14 ans, Matignon a reconnu que le Premier ministre avait affiché un message d'ouverture à l'égard des propositions de l'opposition.
"En termes de méthode, le Premier ministre a dit clairement que tous les sujets pouvaient être posés sur la table, a priori, à l'heure où s'ouvre des discussions avec les régions", a indiqué l'entourage de M. Valls.
Dans sa loi sur l'école de 2013, le ministre de l'Éducation Vincent Peillon avait abrogé l'apprentissage à 14 ans, considérant que tous les élèves devaient au moins finir le collège pour acquérir le socle commun de connaissances.
Commencer son apprentissage à cet âge avait été autorisé par la droite en 2006, puis amplifié en 2011.
Le retour de l'apprentissage à 14 ans, au niveau régional, figure dans un texte, cosigné par des députés UDI et porté par M. Estrosi. Mais cette proposition n'a aucune chance d'aboutir : le groupe socialiste s'est dit "fermement" opposé à ce texte en commission, où il a été rejeté par la suppression, l'un après l'autre, de chacun de ses articles.