Le plastique présent dans 98% des échantillons prélevés par l'expédition Vigieplastic Méditerranée

Le rapport préliminaire qui nous a été dévoilé ce matin par l’association Expédition MED indique une présence de plastiques flottants dans presque 100% des prélèvements effectués.

Pas une goutte n’y échappe. Ou presque. Les résultats du rapport préliminaire de Vigieplastic Méditerranée, le nouveau programme de recherche du laboratoire citoyen d’Expédition MED, sont édifiants. Dans ce document de 31 pages, la présence de plastique est avérée dans presque l'intégralité des échantillons prélevés.

Rapport préliminaire de l'Expédition MED

Entre Fiumicino, en Italie, et Marseille, 30.000 mètres cubes d’eau salée ont été analysés pendant le voyage. 98% des échantillons contiennent du plastique, avec des fractions supérieures à 1 mm, et 5176 déchets de cette même taille ont été collectés à l’occasion de 47 prélèvements.

La campagne estivale de l’association Expédition MED s’est achevée en septembre dernier. Elle est partie le 30 juillet dernier de Rome pour rallier 6 autres étapes, dont Bastia, Villefranche-sur-Mer, Bonifacio, Barcelone, Gruissan et finalement Marseille.

Une expédition en mer de 5 semaines

Le bateau de l’association, le Bonita, avec à son bord 14 personnes, a sillonné la Méditerranée, des côtes de l’Italie, en passant par les eaux françaises jusqu’à l’est de l’Espagne. Il a embarqué un laboratoire citoyen et réuni chercheurs et écovolontaires.

Une équipe scientifique de 6 personnes avait pour but de prélever et d’analyser des échantillons réalisés au gré des milles nautiques avalées par le Bonita. Leur conclusion après 5 semaines passées ? Ne buvez surtout pas la tasse.

L’étape reliant Bastia à Saint-Laurent-du-Var a par exemple permis de collecter 710 déchets flottants, dont 13% de macro particules, et 87% de micro particules. Parmi ces relevés on compte : 76% sont des fragments de plastique, 3,7% sont des fils,  20% des films plastique, et environ 0,3 % de mousses.

Ces résultats proviennent d’un filet « Manta » doté d’une maille de 330 μm - d’un millionième de mètre-, et d’un nouveau protocole testé cette année par l’équipe d’Expédition MED. La quantification et la caractérisation des microplastiques, ainsi que leur densité, ont pu être interprétées grâce à un filet construit selon les instructions de Philippe Fanget, du Laboratoire Edytem, une unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université Savoie Mont-Blanc.

Le dispositif constitué d’une maille de 200 μm a permis de réaliser des prélèvements verticaux à différentes profondeurs, et jusqu'à 50 mètres sous la surface.

Il n’y a pas que le micro, il y a le macro aussi

Le système Macro Waste Tracker qui a été développé par l’assistant scientifique Cyril Carton, en service civique au sein de l’association Expédition MED, a quant à lui identifié les déchets d’une taille minimale de 3 centimètres. Une caméra installée à la proue du Bonita a permis d’embarquer en milieu marin ce dispositif audiovisuel déjà éprouvé dans les zones fluviales. Un visionnage de ces macro déchets a ensuite permis de vérifier leur présence à partir d'enregistrements vidéo.

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