La douceur exceptionnelle de cet hiver a provoqué le retour prématuré des chenilles processionnaires. Dans le Var et les Alpes, elles infestent les pins et les chênes. L'occasion de rappeler leurs propriétés ultra urticantes, dangereuses pour la santé de l'homme et des animaux.
On les appelle "processionnaires" car on les voit cheminer les unes derrière les autres, sur les pins et les chênes. Leur date habituelle de sortie est entre mars et juillet :
- la chenille processionnaire du pin est urticante de novembre à mars; c'est celle que l'on retrouve essentiellement en Paca.
- la chenille processionnaire du chêne, elle, est urticante de mai à juillet. Elle est visible particulièrement sur le quart nord-est de la France.
Mais en raison de l'hiver clément, les voilà déjà sorties de leur cocon, et avec elles leur cortège de poils urticants, dangereux pour la santé des hommes et des animaux.
Chez l'homme, les réactions peuvent aller de la simple allergie au choc anaphylactique.
Idem chez les animaux, qui peuvent en mourir. Et qui peuvent également contaminer les humains, par des poils urticants déposés dans leur pelage.
Des poils urticants, au gré du vent
Les chenilles sont présentes dans toutes les régions, et les Agences Régionales de Santé rappellent les risques de contact.Car les poils urticants peuvent se détacher des chenilles, et tomber des arbres, ou rester accrochés aux branches, ou même être emportées par le vent. Les risques restent donc présents, même en l'absence des insectes.
"La vigilance est donc de mise, en évitant tout contact avec les chenilles, leur nid et les zones potentiellement infestées"
explique sur son site l'ARS Paca.
"Les poils des chenilles processionnaires contiennent une toxine urticante et allergisante, à l’origine d’irritation cutanée et oculaire chez les personnes séjournant dans les lieux infestés.
Ces chenilles, lorsqu’elles sont agressées, dispersent au gré du vent leurs poils, qui par des crochets peuvent s'accrocher aux habits ou à la peau.
La démangeaison provoquée par les crochets incite à se gratter, et ainsi à faire éclater les poils, libérant la toxine. L’exposition aux poils urticants des chenilles processionnaires peut provoquer des effets au niveau des yeux (conjonctivite), au niveau de la peau (démangeaisons, rougeurs) et au niveau des voies respiratoires (gêne voire asthme dans les cas les plus graves)."
En cas de contact d'un enfant en bas âge avec une chenille, il est recommandé de consulter immédiatement les urgences.
Les conseils
L'Agence Régionale de Santé donne alors de nombreuses recommandations, à suivre dans les lieux infestés :- éviter la fréquentation des zones à proximité des pins infestés, de porter des vêtements couvrants si l’on se rend malgré tout dans ces zones.
- ne pas manipuler les chenilles et les nids.
- ne jamais balayer une procession de chenilles afin d’éviter de créer un nuage de poils urticants qui pourrait provoquer une atteinte cutanée, oculaire et respiratoire.
- éviter de se frotter les yeux en cas d’exposition.
- ne pas faire sécher le linge à l’extérieur près des pins par grand vent.
- prendre toutes les mesures de précaution pour éviter le contact avec les poils urticants déposés en particulier sur les pelouses, d’éviter de tondre les pelouses sous les arbres infestés.
En cas de contact, les poils urticants se fixant sur les cheveux et les vêtements, il est recommandé de :
- prendre une douche tiède avec lavage soigneux des cheveux au shampoing,
- changer de vêtements et laver les vêtements contaminés au dessus de 60°C.
Le reportage dans les Alpes de Haute Provence de Véronique Bouvier, Léo Centofanti et Jean-Pierre Boisseau :