L'ancien maire de Marseille est sorti libre mercredi vers 20h30. Son ex-directeur de cabinet, Claude Bertrand, est lui aussi entendu. L'enquête porte sur des détournements de fonds publics.
Jean-Claude Gaudin est sorti libre mercredi soir après 10 heures passés dans les locaux de la caserne de gendarmerie Donnadieu, à Marseille. "Il est très confiant sur l'issue de la procédure", a expliqué son avocat, Me Gilbert Sindrès à l'AFP. "aucune décision n'a été prise par les magistrats instructeurs" à cette heure.
La garde à vue de l'ancien directeur de cabinet de l'ex-maire de Marseille, Claude Bertrand, a quant à elle repris jeudi matin.
Ces gardes à vue se sont déroulées après des perquisitions mardi 16 février au domicile de Jean-Claude Gaudin dans le quartier de Mazargues (9e arrondissement), ainsi qu'à sa maison de Saint-Zacharie dans le Var, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour détournements de fonds publics.
"Cette information judiciaire concerne la situation de personnes qui ont poursuivi leur activité en ayant dépassé l'âge légal de départ à la retraite", rapporte une source judiciaire auprès de l'Agence France-Presse.
La justice s'intéresse aux statuts de plusieurs collaborateurs du cabinet de l'ancien maire, maintenus à des postes de chargés de mission alors qu'ils avaient largement dépassé l’âge de la retraite. Dans un rapport rendu fin 2019, la chambre régionale des comptes s'était étonnée d'une "gestion des départs en retraite (...) pour le moins coûteuse".
Violations et préjudices liés aux règles sur la retraite
Une information judiciaire s'était ouverte le 11 juin 2019, sur des chefs principaux de "détournement de fonds publics par une personne chargée d’une mission de service public et de recel de ce délit".
Dans un rapport rendu fin 2019, la chambre régionale des comptes avait étrillé la gestion de la ville par M. Gaudin, des finances au personnel en passant par l'immobilier, insistant sur la gestion des départs en retraite au sein du cabinet du maire de Marseille, élu depuis 1995.
Pour les magistrats, la Ville violait "sciemment" les règles légales sur la retraite, avec plusieurs maintiens en fonction estimés "illégaux" et causant un préjudice de plus d'un million d'euros par an au contribuable.
La Chambre régionale s'étonnait notamment que 11 personnes de plus de 69 ans - et majoritairement de 70 ans et plus - aient été maintenues en activité sur la période 2012-2017. Claude Bertrand, fidèle de l'ancien maire de Marseille, était par exemple resté salarié de la ville malgré ses 73 ans, sans entrer dans un cadre légal de dérogation.
Les faits ont été révélés dans le cadre d'une autre enquête préliminaire menée par le PNF sur la gestion du temps de travail des agents municipaux de Marseille, terminée en décembre. Elle pourrait conduire au renvoi de Jean-Claude Gaudin devant un tribunal correctionnel avec six de ses proches pour "négligence ayant permis le détournement de fonds publics par des tiers".
Ce dossier est actuellement en phase contradictoire, a appris l'AFP de source proche du dossier, et "aucune orientation n'a été prise pour l'instant". Dans ce volet, le PNF repproche à l'ancien maire l'existence d'heures supplémentaires indues et un absentéïsme injustifié des agents, notamment au Samu social.