L'octogénaire avait été tuée par un tir de grenade lacrymogène à Marseille en 2018 en marge d'une manifestation des gilets jaunes. Le Directeur de la police générale ne sanctionne pas le CRS, contrairement aux recommandations de l'IGPN.
Près de trois ans après la mort accidentelle de Zineb Redouane, en marge d'une manifestation de gilets jaunes à Marseille, le Directeur de la police générale Frédéric Veaux a décidé de ne pas poursuivre le CRS auteur du tir. L'octogénaire, touchée à la tête alors qu'elle fermait les volets de sa fenêtre, avait succombé à ses blessures à l'hôpital.
Selon une information de France Inter, la décision du Directeur de la police générale va à l'encontre des recommandations de l'IGPN. Sa directrice Brigitte Julien estime que le tir était réglementé mais risqué et inadapté en raison de la proximité de l'immeuble, situé à 30 mètres. La portée d'une grenade lacrymogène est de 100 mètres. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, un rapport remis le 20 mai par l'IGPN estimait que le CRS avait manqué à "l'obligation de discernement par une action manifestement inadaptée".
Un stage sur "l'emploi des moyens de défense"
Pour justifier sa décision, Frédéric Veaux considère que la "fatigue", le "manque de visibilité" à la nuit tombée, une atmosphère de "tension" et une "nécessité légalement établie de tirer" expliquent le manque de discernement des deux hommes. Selon l'AFP, le CRS auteur du tir et le policier qui le supervisait écopent finalement d'un "stage" pour se faire "rappeler les consignes en vigueur sur l'emploi des moyens de défense".
"Ça ne m’étonne pas, nous n'attendions rien de la hiérarchie policière. Le plus important c'est que le CRS comparaisse devant une cour d'assises pour meurtre", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de la famille de Zineb Redouane Me Yassine Bouzrou. L'enquête administrative sur la mort de Zineb Redouane est clôturée, mais l'information judiciaire conduite depuis Lyon se poursuit.