Trois ans après le premier acte, les gilets jaunes sont de retour sur les ronds-points. En Isère, des dizaines de manifestants se sont retrouvés, ce samedi 16 octobre, pour manifester contre les augmentations du prix du carburant et de l'énergie.
Ils n'étaient qu'une trentaine, ce samedi 16 octobre au matin, sur le rond-point de la RD3 à l'entrée de Voreppe (Isère). Mais peu importe : il était surtout question, pour eux, de relancer le mouvement des gilets jaunes. Comme l'explique Robin : "Ce n'est que le début. Nous avons suscité l'adhérence de beaucoup de monde, à travers les klaxons et des gilets jaunes secoués par les fenêtres des voitures."
Trois ans après le premier acte, ce jeune charpentier de 25 ans est revenu sur un rond-point. Ces derniers jours, de nombreux appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour enjoindre les internautes à participer à la "saison 2" du mouvement.
Comme ici à Voreppe, d'autres rendez-vous ont été pris dans les Alpes, à Grenoble, Crolles ou encore à La Tour-du-Pin.
Le carburant, l'énergie et une crise sociale
L'augmentation du prix de l'énergie a été l'élément déclencheur pour Robin : "Notre dépense énergétique reste inférieure à celle de nos voisins allemands, certes. Mais, on ne peut pas se laisser faire comme ça. Il y a cette hausse, mais en face, il n'y a aucune politique concrète pour régler la question climatique."
"C'est un enjeu qui nous permet également de revenir sur d'autres de nos revendications, dont une de nos plus anciennes : le referendum d'initiative citoyenne, poursuit-il, soucieux de l'avenir démocratique en France. Encore à la convention citoyenne pour le climat, nous avons vu que les propositions ont été largement vidées de leur contenu. Ce n'est que le dernier faux espoir en date."
Depuis 2018, Lili n'a jamais vraiment quitté les mobilisations et était donc logiquement présente ce samedi matin sur le rond-point de Voreppe : "J'ai toujours suivi les différents mouvements. Je faisais partie des manifestations contre le pass sanitaire. J'ai toujours eu envie de liberté, d'une meilleure démocratie et d'une justice sociale et économique."
Pour cette éducatrice de 33 ans, mère de trois enfants, le retour du mouvement est le bienvenu : "Nous n'avons plus de pouvoir d’achat avec toutes ces hausses et la flambée des prix. J'ai moi-même de plus en plus de difficulté à m'en sortir, alors que je travaille."
"Il ne faut pas refaire les mêmes erreurs, il faudrait repenser notre manière de faire, avec des stratégies plus fortes."
Comme Robin, elle est prête à revenir tous les week-ends. Voire même plus : "Je pourrais manifester tous les jours. On est en colère tout le temps, pas que le samedi. Il y a deux ans, le mouvement s'est essoufflé parce que notre seul mode d'action était une manifestation hebdomadaire. Il ne faut pas refaire les mêmes erreurs, il faudrait repenser notre manière de faire, avec des stratégies plus fortes."
En Auvergne-Rhône-Alpes, d'autres mobilisations ont eu lieu, avec, à chaque fois, leur lot de revendications : "Il y a eu des appels un peu dans toute la France de reprendre les ronds-points, parce que la hausse du carburant est encore plus forte qu’en 2018 quand les GJ sont sortis", explique notamment une gilet jaune du côté de Clermont-Ferrand.
En tout, plus d'une centaine de mobilisations et défilés ont eu lieu en France, avec à chaque fois des dizaines de manifestants, bien loin des "actes" fondateurs du mouvement en 2018 et 2019.